Catalogue des albums / singles

Destinee

Destinée

AnnéeTitre de l’album 
1972Ghalo Ghalo
1974Nkéré
1974Nandipo
1975Likwala
1976Afrika Obota
1976Ndandaye
1977Ewawa
1978Olando
1978Eseringila
1978Afrika Salalo
1979Elowè
1979Owèndè
1980Mengo
    –Ndjuke
1981Isamu y’apili
1982Awana w’Afrika
1983Mando
1984Réveil de l’Afrique
1986Sarraounia
1986Piroguier
1986Ka’ bo
1987Passé composé
1988Espoir à Soweto
1989Quête de la liberté
1990Silence
1993Lambarena Bach to Africa
1995Maladalité
1996Carrefour Rio
2000Obakadences
2004Ekunda-Sah
2005Mandji 2005
2006Gorée
2008Vérités d’Afrique
2010Mondjo
2010Mandji Ebwé
2011Dyawo
2013Destinée
2016Libérée la liberté
2017Gabon, éveil de la conscience patriotique
2018Gabon libéré
2018La couleur de l’Afrique

1. Destinée

Zwe kambe Mam’Amburwè,
Mam’Amburwè-tenanhandi
– Mama bongino g’ekwango
Iwenga ekèyikèyi

Ekafi, emam’evolo
Bô n’Iwenga go Tando
– Mam’Amburwè-ntenahandi
E den’Iweng’anka go Tando

(Refrain) Zwe kambe Mama
Mama Ntenanhandi
A ge song’idyuwa
Kond’Obota ayunidyana

Mam’Amburwè akumb’agolo,
Ayè wo g’iga wogè !
– Mpindimpindi – mbogamboga
Mama kebege dyuwa !

Ipikilia farinia onwènde ongwè
Iwenga go Tando
– Mpindimpindi – mbogamboga
Wumbia ! Eliwa dyayedyaye

Vivre sans vivre libre, c’est pas vivre,
Notre destinée, c’est de vivre la liberté
Zwe kambe Mama
Mama ntenanhandi
A ge song’idyuwa
Kond’Obota ayunidyana
Liberté – Destinée ….

Nous parlons de Mam’Amburwè
Mam’Amburwè rongée par le chagrin
– On lui a ravi sa petite fille Iwenga
Toute petite encore

Ekafi, redoutable guerrier
A enlevé Iwenga et l’a emmenée à Tando
– Mam’Amburwè, rongée par le chagrin
Pleure Iwenga étrangère à Tando

(Refrain) Nous parlons de Maman
Maman Ntenanhandi
Elle est allée au devant de la mort
Parce qu’une mère peut donner sa vie pour sa progéniture

Mam’Amburwè prend le chemin
La voilà dans les profondeurs de la forêt
La forêt aux fauves
– Par monts et vaux
Elle va à la rencontre de la Mort

L’esprit en marmelade
Oh Iwenga, privée de liberté à Tando !
Par monts et vaux !
Soudain un lac s’étend à perte de vue !

Vivre sans vivre libre, c’est pas vivre,
Notre destinée, c’est de vivre la liberté
Liberté – Destinée.

Dans la chanson « Destinée », l’artiste mobilise à nouveau ses talents de conteur pour marteler le but voilé ou non que l’Homme doit s’imposer à lui-même afin de donner un sens à sa vie: la liberté. Le chant se distingue en effet par un style de narration enracinée dans la tradition orale et relate le rapt d’une jeune fille, Iwenga, par le guerrier Ekafi. Retenue par des ravisseurs lourdement armés, l’otage vit désormais captive dans la cité mythique de Tando – terre des grands guerriers. Or, mue par l’instinct et l’amour maternels, la mère de la prisonnière – mam’Amburwè – décide, au péril de sa vie, d’aller libérer sa fille. En réalité, prendre le chemin de Tando, c’est accepter le prix de la liberté qui est la mort.

 

2. Y’a qu’à aimer

Ivang’ilonga ny’Anyambiè – Aimer y’ a qu’à
Nenga mwonaga, mwonaga – Y’a qu’à
Inhandi fo, ongwe – Aimer y’a qu’à
N’ebirengele, ebirengele – Y’a qu’à
Ongwe, ongwe

(Refrain) Y’a qu’à oh, y’a qu’à aimer – Aimer

Awè bele mia – Y’a qu’à m’aimer, y’a qu’à
Ome bela mia wè – Y’a qu’à t’aimer, y’a qu’à
Il suffit d’aimer, de vous aimer – Y’a qu’à
Choisis d’aimer, de les aimer – Y’a qu’à
N’ayez pas peur – Aimer, y’a qu’à
Au Dieu de la haine – Aimer, y’a qu’à
Pour pardonner – Y’a qu’à t’aimer, y’a qu’à
Se réconcilier, se réconcilier – Y’a qu’à
Y’a pas d’amour sans preuve d’amour

La première loi de Dieu – Aimer y’a qu’à
Apprendre à connaître l’autre, l’autre
Sans hypocrisie, avec douceur,
Des mots qui apaisent

Y’a qu’à oh, y’a qu’à aimer – Aimer

Tu veux connaître – Y’a qu’à m’aimer, y’a qu’à
Qui veut te connaître – Y’a qu’à t’aimer, y’a qu’à
Il suffit d’aimer, de vous aimer – Y’a qu’à

Choisis d’aimer, de les aimer – Y’a qu’à
N’ayez pas peur – Aimer, y’a qu’à
Au Dieu de la haine – Aimer, y’a qu’à
Pour pardonner – Y’a qu’à t’aimer, y’a qu’à
Se réconcilier, se réconcilier – Y’a qu’à

Y’a pas d’amour sans preuve d’amour 

Dans le texte « Y’a qu’à aimer », on observe le souci de l’auteur-compositeur de transmettre l’une des valeurs fondamentales de la religion : l’amour de son prochain. Au moyen d’une formulation plutôt familière (« Y’a qu’à … ») et de la répétition du verbe « aimer », le chanteur cherche avant tout à sensibiliser l’auditoire sur la nécessité de mettre en pratique le principe unificateur de l’Amour qui invite à l’humilité, au respect, au pardon, à la bienveillance envers l’Autre. Au-delà de la simple amitié ou de l’empathie, les hommes sont invités à vivre le véritable amour fraternel, fruit du don et de la manifestation de Dieu dans le monde.

3. Eningo

Bomongwè 

Ossambo a manè eningo we

Bomongwè

Ghorani afunda ! eningo we

Anwè mè mia pa miè miè miè

Powè ni kota goke ningo

Ningo yo galo Eningo

Aningo dya ye dya ye

Wa ntyondyo ladi ladi

Rèti Eningo Eningo we

Mong’osawa

Wa wo wa curio !

Obamba kala

G’aze nye nkala

 

Ah pwa nyamanimengo

Go puka royi de!

Ofayi w’apèvi n’eningo we

Ivalango akalw’Oma boma !

Omboma w’atove sika

Ilambilamba y’Eningo

Wa deng’inyawo nyi mbemi afe

Ifatere vèlè vèlè … !

(Refrain) Eningo (Eningo !) Eningo Eningo

Bomongwe afunda m’akoro

Mongisino ntye vo ye kenda (bis) Ekèwa

On nous a tout légué, et le tout pour rien … !

Mais nous voilà trahis pour trois fois rien !

Be mba nanè ezene ni ndo wo

Re pev’owaro eligilio ntye

Mongisino ntye vo ye kenda

Oh ntye vo ye peva, rang’itu, ekèwa,

Afunda m’akoro rang’itu.

Camarades, très chers camarades

La rumeur : une grande crue, qui inonde tout le pays

Eh oh très chers camarades 

Faites vos baluchons, la crue est là !

Vous êtes au courant, et bien au courant

Oui, Powè à force de provoquer à tout bout de chant la

pluie par son chant voilà que la pluie a inondé tout le

pays, une terrible crue.

L’eau partout, partout que de l’eau, que de l’eau,

Les sangsues à chaque pas les sangsues

Sûr que cette crue est bien une grande crue

Les gens du bord de l’eau sont sinistrés, accablés

Tout le littoral est dévasté la crue n’épargnant aucun village

Ah chose étrange que Nyamanimengo, lui l’animal à corne

Se trouve drapé dans un sac de jute et ses cornes

prisonnières

Son orgueil s’en est allé à la dérive au gré du courant,

Emporté par la crue, la grande crue

Tiens, on dit que le canard se métamorphose en python

Et que le python crache de l’argent, beaucoup d’argent

Ce sont là les sortilèges de la grande crue

Quelle aubaine ils ont ces voleurs ! 

Pillées toutes les boutiques, ils ont tout emporté

(Refrain) La crue, la crue, la crue, la crue

On nous a tout légué, et le tout pour rien … !

Mais nous voilà trahis pour trois fois rien !

Braves gens je vous l’assure

Le pays s’en va, le pays s’en va. Pitié !

Heureusement que débarcadère avec pont d’attache

Ne laisse dériver aucune pirogue

La terre de soi a toujours un repère

Je vous assure braves gens, le pays s’en va

Oh, le pays va à la dérive

Ce n’est pas une plaisanterie

Pitié, faites vos baluchons la terre s’en va,

Ce n’est pas un canular.

« Eningo » évoque l’une des aventures de Powè dont les chants incessants ont fini par provoquer une « terrible crue » dans le pays. A l’image du fabuliste, le musicien met en scène des animaux pour sensibiliser le grand public aux questions environnementales, à travers l’évocation de catastrophes naturelles : destructions des villages, pollutions marines, cyclones, érosions des zones côtières. Et dans cette atmosphère fin de monde, surgissent des animaux légendaires dont un python qui crache « beaucoup d’argent ». Mais ces nombreuses richesses sont confisquées par une minorité assoiffée de pouvoir qui pille le pays. En fait, cette crue qui ravage la terre est à lire comme une métaphore de la pauvreté, de la misère et de la corruption qui gangrènent les Etats africains.

4. Luanda

Luanda, Luanda, Luanda (bis)My bia vo n’ayaya, my dyira vo n’ayaya

My kamba vo n’ayaya, my dyemba vo n’ayaya

Oyangayanga w’Angola e denga wo kawo g’igowi

Oyangayanga w’Angola edengue ngulu kawo go ntyire

E pèro n’igab’iwya, azwè go kumanyar’olando

E pèro n’igamb’iwya, ka go bike mbe n‘owendè

Elombè zi ntye ga yirogo go tondize ntye Awana

Y’awana nome gore, y’awan’anto kè gore !

Awè yemama, mamiza zwè

Awè ye fanga, wali fangue

My kamba vo n’ayaya, my dyira vo n’ayaya

My kambina agombe, my dembula imbwiri

Nè kokodjè nè gongondjè (bis) Awiri yo

My bia vo n’ayaya, my kamba vo n’ayaya

My dyira vo n’ayaya, my djemba vo n’ayaya

Oyangayanga Angola, edenga wo kawo g’igowi

Oyangayanga w’Afrika, w’epile ngulu kawo go ntyire

Luanda, Luanda, Luanda

Epèro n’gamb’iwya, azwè go kumaniare olando

Epèro n’igamb’iwya, kawo go biko mbe n’owendè

Luanda, Luanda, Luanda (bis) Awiri yo

My kamba vo n’ayaya, my dyira vo n’ayaya

My kambina agombe, my dembula imbwiri yo

Nè kokodjè nè gongon djè (bis) Awiri yo

Luanda, Luanda, Luanda

Elombè zi ntye ga yirogo go tondi ze ntye awana

Y’awana nome gore, y’awan’anto kè gore !

Awè y’emama, mamiza zwè

Awè ye fanga, wali fange

My kamba von’ayaya, my dyemba vo n’ayaya

My kambina agombe, my dembula imbwiri yo

Nè koko djè ! nè ngongon djè ! (bis) Awiri yo

Me voici cœur joie

Plein d’allégresse

Je parle avec joie

Je chante avec joie

La liberté de l’Angola elle l’a obtenue par la lutte

Sa force : la générosité, la solidarité

Il faut imiter quand c’est bien

A Luanda, le combat c’est le refus du mal et de l’oppression

Inspirons-nous de ces valeurs pour mettre debout le

continent

 

Luanda, Luanda, Luanda

Guerre de libération

Enseignez, enseignez l’histoire du pays aux enfants pour

qu’ils s’imprègnent

De la beauté de notre terre

Alors les garçons seront debout

Alors les filles, également seront debout

 

Toi qui d’ordinaire fais peur

Etonne-nous, montre-nous ta bravoure pour la bonne

cause

Eh ! Toi le peureux n’aie plus peur

Quant à moi je chante avec joie

Je parle avec joie

Je prie les mânes des Ancêtres

J’implore les divinités

Je dis Kokodje, Gongodje, Awiri Yo !

 

Me voici cœur plein d’allégresse

Je parle avec joie

Je chante avec joie

La liberté de l’Angola elle ne l’a obtenue que par la lutte

La liberté de l’Afrique elle ne l’obtiendra que par la lutte

Luanda, Luanda …

On n’imite que ce qui est beau et bon

La liberté de l’Afrique est dans la générosité et la

solidarité

Luanda

Mettre debout le continent c’est le refus du mal et de l’oppression

Luanda

 

Enseignez, enseignez l’histoire du pays aux enfants pour

qu’ils s’imprègnent

De la beauté de notre terre

Alors les garçons seront debout

Les filles, également seront debout

Toi qui d’ordinaire fais peur

Etonne-nous, montre-nous ta bravoure pour la bonne

cause

Eh ! Toi, le peureux, n’aie plus peur

Quant à moi je chante avec joie

Je parle avec joie

Je prie les mânes des Ancêtres

J’implore les divinités

Je dis Kokodje, Gongodje.

La chanson « Luanda » propose une plongée dans la conscience musicale de l’artiste qui met en scène un interlocuteur dont il se fait lui-même le porte-voix. Interpellé tout au long du poème, ce locuteur est invité à faire preuve de bravoure à l’image du peuple angolais qui, grâce à la guerre de libération conduite par les mouvements anticoloniaux de 1961 à 1975, s’est libéré des siècles d’occupation portugaise. Le poète exprime sa joie en exaltant les valeurs sur lesquelles reposait le combat de l’Angola : force, générosité et solidarité. Il formule ainsi le vœu que cet exemple serve de modèle aux jeunes générations et à l’Afrique entière pour éveiller le sentiment de fierté envers leur terre et l’esprit de patriotisme.

5. Ma forêt

Ikagana g’iga wogè mbia ! anka !!!

Akagana g’iga wogè mbia ! mbia !

Koporo myè n’awè

La forêt c’est le livre qui me livre à moi, le bien, le mal

La forêt c’est un livre qui te livre à toi, le sursaut vital

Ma forêt, ma forêt

Cette forêt, elle est pour moi 

C’est la pharmacie du bon Dieu, oh bon Dieu, oh bon

Dieu !

Vivre près de la nature et la matière, les fruits, les fleurs

Oiseaux, fées, primates et p’tits poissons dans l’eau

La clé du bonheur !

On veut faire de ma forêt une poubelle ! C’est pas normal

Pollueurs d’eaux, passeurs de fléaux, c’est immoral

A la télé, y’a plein de grands boulevards

Plein de tuyaux d’échappement, plein de fumée noire en

pleine forêt

Ma forêt, ma forêt

Touche pas ma forêt, ma forêt

Cessez, cessez de piller … de polluer. Afrique la forêt

Dans le bassin du Congo,

Amazonie, Indonésie, Sibérie, ma forêt

Sauvegardons la forêt, la forêt du Gabon,

Dans le bassin du Congo …

Le chant « Ma forêt » apparaît comme un « sursaut vital », un plaidoyer pour la défense du patrimoine écologique mondial. Le musicien s’indigne de voir que la forêt, qui permet pourtant aux populations locales de se soigner, se nourrir et se protéger, soit menacée par l’activité humaine : agriculture intensive, pollutions, exploitation massive du bois, etc. Et cette déforestation abusive impacte négativement la biodiversité. Par conséquent, le chanteur pose un regard à la fois humaniste et citoyen et en appelle à la responsabilité collective pour sauvegarder et protéger les quatre poumons verts qui représentent l’essentiel des forêts tropicales de la terre ; d’où l’énumération des bassins de l’Amazonie, de l’Indonésie, de la Sibérie et du Congo.

6. Mama Y’oma

Mama y’oma

A re ire 

A ze n’iwe (bis)

Ayè wa kawo mbia

Ayè bo ! ayela

Mam’iyamy mbia (bis) aye

Dyo nè Mama

Bo mbedale

Ezene nende

Kaw’a sokw‘ilanga

Kaw’a sokw’imbela

Mam’iyamy mbia (bis) aye

Ayè n‘Etondenkolo

Ayè mo Edandenwongo

Obotondyogoni ayani zwè y‘awana

Kaw’ayè

Mam’Afrika !

Elle est beauté et liberté.

Elle est là, ça va !

Pas là, ça va pas !

Mam’Afrika (bis)

Une mère est un médicament

Un antidote contre tout mal

Quand elle vient, c’est le bonheur

Quand elle s’éloigne, tout chavire

Ma mère si belle, si belle

 

Si mère se retrouve de l’autre côté du fleuve

Et nous de l’autre, au débarcadère sans embarcation …

Cris de détresse … Appel désespéré !

Ma mère si belle, si belle

Elle est Etoile du Berger

Elle est Etoile polaire

Elle est Poussinière, telle cette Mère Poule

Qui donna naissance

Tout là-haut à ses enfants c’est elle notre Mère

 

Mère Afrique ! Elle est Beauté et Liberté.

Elle est là, ça va !

Pas là, ça va pas !

Mama Afrika.

Dédiée à l’Afrique, « Mama Y’oma » signifie la mère de l’Homme en langue omyéné. Le poème composé de quatre strophes est une allégorie de la figure maternelle empreinte de sensualité et symbole de terre génitrice et nourricière. La profusion de métaphores ajoutée à la présence d’anaphores accentuent la subjectivité et la sensibilité du musicien qui célèbre la mère Afrique à la fois comme terreau vital et refuge existentiel, grâce notamment à ses ressources naturelles et à ses valeurs culturelles et spirituelles. Une telle représentation du continent africain en figure de la mère, qui n’est désormais que « Beauté et Liberté », l’introduit par ailleurs dans la sphère religieuse quand elle est associée à une « Etoile polaire ». Mama Afrika inspire alors respect et amour en même temps qu’elle suscite ferveur poétique, musicale et religieuse.

7. Enèka

Voviya voviya voviya
Aw’adyeni n’antyo mo
Eh pivia n’aw’adyeni
Y’idyivira n’idyena
Sa dyeno myè g’omandonwona
Myè vo ! Awè vo ! Ayè vo ! Anwè vo !
Kawo nyenga
Oganga baru g’ebongo
Kaw’akogwa n’ivolo
Ndo ande
Enèka, Enèka, ntyon, ntyon …
Aw’adènge ntyaga nyona, aw’adewan’oda
Oda

Voviya, voviya, voviya.
Alongi boso w’ase nyènè n’elumba, elengedyenge
Awirondyogo w’ate kawo nongazwère zwère
Wawo vo anwè vo ! Ayè vo! Azwè vo!
Enere
Voviya, voviya, voviya
Voviyè, voviyè
Ntyango nde ? Ntyango mbe !
Ande ? Ande ?
Enèka, Enèka edyonizè, Eneka etolizè
Nkow’avil’iningo, Nkow’avil’iningo
Oh ! Intyunu
Voviya, voviya, voviya. Okènya !

(Refrain) Bundu bundu
Bundu bundu obunduake !
Tapa-tapa
Tapa tap’otapale
Kata kata kata
Kata ge kata ndyingè
Nkende nkende nkend’e bele dyona
Ongwe! (ter)
Liginani e (ter)
Enèka

Amanè nkowa ya wa tata Payi na Ndungu
G’aveyi wawo!
Nkowa ya wa mama koko ni Dyenge
A tonda simba
Awè vo! anyè vo! ayè vo! myè vo!
Akoma!

Voviya, voviya, voviya
Ebeke !
Ofata
Naw’anawango waze nyènyè n’ikwirina
Oluranontyende, mbero nè myè … Gèyi
Myè vo !a wè vo ! ayè vo ! azwè vo !
Ndo ? Ma ! Olwani n’olwani
Were bongane mbila g’ezo

Refrain) Bundu bundu …

Ofata
Ande ande ?
Enèka wé !
Myè rebong’elombè n’owane
My’agilo mpemba n’okosa no Ta Munongo

Enèka
A Mongisino nkanga y’alemb’esuna
A Mongisino nkondo y’agaramine g’Enèka
G’imbaka s’inkwa,
G’abundye g’awundyonaga
Awè ye bele nambin’agenda, wa lewan’alwani!
Vèlè vèlè mong’akendi n’awenge
Emèno kèlè kèlè ntina bwè n’Enèka

Enèka Enèka
Myè kè my’ayoni Enèka

Raconte, raconte, raconte
Si tu as vu avec tes propres yeux,
Et bien c’est que tu as vu
Acquiesciez c’est parce que tu as vu
Ce que j’ai vu et bien vu au jour d’aujourd’hui !
Moi je suis là où je suis, toi tu es là où tu es,
Lui il est là où il est, vous vous êtes là où vous êtes
J’en tremble !
L’oracle dans l’exercice de son art ne peut qu’effrayer
Mais qu’est ce donc, Qu’est ce donc ?
Enèka
Enèka, pas de trace de vie
Quoi ! Te voilà sur une nouvelle plantation et tu en oublies
celle d’avant ? Oda ?

Raconte, raconte, raconte
Les aïeuls, nos devanciers n’ont plus de gîte.
Laissés pour compte ! Les génies errent de-ci de-là, mal
assurés.
Eux, eux, ils sont là où ils sont !
Vous, vous êtes là où vous êtes !
Lui, il est là où il est !
Nous, nous sommes là où nous sommes ! Perplexes !

Raconte, raconte, raconte
Tiens Voviyè l’oiseau de mauvais augure
Quelle nouvelle ? Mauvaise nouvelle !
Mais qu’est-ce donc ? Qu’est-ce donc !
Enèka donne la mort, Enèka redonne la vie aussi.
Parce que c’est la source d’où vient l’eau, la source d’où
provient l’eau.

Raconte, raconte, raconte. Prenons garde !

(Refrain) Sens dessus, dessous, pagaille !
Désordre, perte des repères
Même le fou en étouffe de rire
Pitié, pitié, pitié
Souvenons-nous, souvenons-nous,
Souvenons-nous d’Enèka

Du côté de nos pères Payi na ndungu
On dit d’eux désormais qu’ils ont existé
Du côté de nos mères Koko ni dyèguè
Tu peux encore t’y arrêter puisque le cœur t’en dit
Toi tu es là où tu es !
Vous, vous êtes là où vous êtes !
Lui il est là où il est !
Moi je suis là où je suis !
A contre courant.

Raconte, raconte, raconte
Un troupeau d’animaux ne saurait être décimé
Tout entier le même jour
Mais qu’est-ce donc ? Qu’est-ce donc ?
Enèka vide comme dans l’île où toute vie humaine est
éteinte
Raconte, raconte, raconte
Qui se charge d’allumer le feu ?

Raconte, raconte, raconte 
Même l’espace de jeu des enfants
Derrière les cases d’habitation n’est plus
La lutte d’Oluranotyende, jeu d’adresse Mbero
Le verlan Nèmyè n’ont plus cours.
Moi je suis là où je suis,
Toi tu es là où tu es, lui il est là où il est
Nous, on est un peu plus loin en silence !
Mais retiens : deux vieilles connaissances autour d’un
même mortier s’épient toujours pour une répartition
équitable des noix de palmes
Ce récit je ne l’ai point usurpé ;
Ta Munongo m’a oint de mpeba le caolin blanc et d’okosa
l’amome cannelé.

Ah ! Chers amis si seulement la pintade avait goûté à
L’Esuna, l’arbre de la vie
Ah ! Chers amis si seulement le carpillon avait grandi à
Enèka
Là où croître et se multiplier furent la norme
Toi à l’hospitalité légendaire qui voudrait inviter volontiers à
ta table l’étranger
Ne te détourne pas pour autant des tiens

Enèka Enèka Enèka

Le titre « Enèka » repose sur l’évocation mélancolique des histoires que le chanteur écoutait pendant son enfance. Créature mythologique africaine, à la fois source de vie et vecteur de mort, Enèka occupe une place fondamentale dans cet univers enchanteur aux côtés de quelques figures ancestrales comme Payi na ndungu ou encore Ta Munongo. Et cette atmosphère empreinte de nostalgie que complètent les allusions aux jeux traditionnels des enfants -la lutte Oluranotyende, le verlan Nèmyè et le jeu d’adresse Mbero – se posent comme les symboles mêmes des valeurs sociales, culturelles et spirituelles d’un paradis perdu. Et pour surmonter l’insécurité liée à la perte des repères, le musicien témoigne de son attachement affectif et spirituel à cet univers d’antan qui alimente son inspiration poétique. Il se fait dès lors passeur de traditions et orateur ouvert au monde moderne.

8.  Sah ! Sah !

Go nka y’Afrika dyo nè nèno
Wino Ekunda
Kaw’isselele
Isselele n’intyembi sawo s’aronda so !
Sah! Sah! 

Pasa totè eh eh eh
Erongè bapu – Bapu bapu
Milamba, milamba, milamba
Ouvrez – à l’armoire
Owonyawonya bah – Vengo vengo
Sah! Sah!

Afrika! Afrika! Afrika!
Got’omwana gota – Iya! Iya! Iya!
Ah Mama! Ah Mama iya!
Got’amwana gota
Rang’ogoyi gota
Got’amwana
Ah Mama! Ah Mama! – Iya

Dans notre village d’Afrique
Quand on se met à danser Ekunda
Eclatent alors cris d’allégresse et congratulations
Sans omettre les avances amoureuses
Sah ! Sah ! 

Pasa totè – Eh eh eh
Démarche de la grenouille – Saute, saute et saute
Ouvrez – L’armoire
Papillon ouvre et ferme ses ailes

Touche et touche l’autre – Iya
Ah Mama! Ah Mama! – Iya
Touche et touche l’autre – Iya
Touche ce n’est pas ta belle-mère, il n’est pas ton beau-père
Touche et touche l’autre.

La chanson « Sah ! Sah ! » situe l’auditoire dans la catégorie de l’une des danses traditionnelles et collectives appelée Ekunda. Cette danse s’exécute en général par des jeunes gens dans diverses circonstances de la vie telles que les retraits de deuil, les soirées récréatives ou encore les mariages. Et la convivialité, l’esprit de partage et la capacité à lever les inhibitions constituent les éléments essentiels qui réunissent les danseurs. La relation musique-mouvement corporel, rythme-provocation sensuelle paraît fondamentale : d’où la place privilégiée accordée au contact tactile dans la chorégraphie (« Touche et touche l’autre »). Porteuse d’un message de volupté, cette danse de réjouissance se pose comme le symbole des codes non verbaux de la séduction dans la culture myéné.

9. Mpoge Bwe

Okongwè, okongwè,okongwè 

Okongwè !
Myè wè fa, ga lewa-lewa-lewa g’Otambondyonga
Intyowizowi sazo go mogine wa ntyowira eh !
Nè wa ro dyiya
G’Otambondyonga
Mpoge bwe ! Mpoge bwe

Okongwe
Otapale, ntye dena nde g’Otambondyonga
Inè ntyugu yo mo, nkombe mbani
Obundyake wa mè g’Otambondyonga
Mpoge bwe ! Mpoge bwe ! Mpoge bwe

Essongue za Kama, oga w‘Awiri re n’isape
S’Otambondyonga
A re go dembulo, ayè go finiz’ozange
Ogangondyogo akeyi g’Otambondyonga
Mye mpoge bwe ! Mpoge bwe
Okongwè (bis) Wo! Wo! (bis)

Ndo Wumbwendyogo, Igendya, Ngwinambi
Ekwayombe Namino, Osenge, Etwenkengo w’akeyi gue?
Mye mpoge bwe (bis)
Inè ntyuwaguma e pare go g’Olende
Inè ndola go Ngowe
Dyembagombe ni dyumbe nkune ya diw’Ogololè!
Nd’Otambondyonga?
Mye mpoge bwe! Mpoge bwe

Okongo!
Okongo wol’okongo, Akwengo ni nwombwè
Nkandyogoni, Nwenyandyi
Intyo n’oganga …
Eroni ze pandina g‘Otambondyonga
Mye mpoge bwe! Mpoge bwe

Okongo mon ami ! Tu penses sans doute et tu as raison
Que je t’ai abandonné, oublié à Otambodyonga
Oubliées aussi nos confidences
Quand on critiquait Ntyowira et Compagnie à Otambo-dyonga
Mais, de nos jours, il ne faut plus jamais non plus
Jamais oser le faire dit-on je suis tout ouïe

Okongo mon ami le désordre partout le pays à Otambo-
dyonga
On raconte que le même jour où il y apparaît deux soleils à
la fois !
Une vraie pagaille désormais à Otambodyonga
Je suis au courant de tout cela, tout ouïe.

Esongue za Kama le roi des divinités
Avec lui les clés d’Otambodyonga
Il faut donc l’amadouer, le conjurer
Pour qu’il ramène la lumière à Otambodyonga
Mais voilà que le prêtre maître du rituel a disparu d’Otambodyonga

Ah, Okongo ! Okongo ! Okongo ! Mon ami

Wumbwe Ndyogo Igendya Ngwinambi, Ekwayombe
Namino, Osenge Etwenkengo
Où sont-ils partis ? Je suis tout ouïe.
Il paraît que Ntyuwaguma réside encore là-bas, à Olende,
et Ndola à Ngowè !
Que Dyembagombe et les papyrus obstruent aujourd’hui
Ogololè le bord du fleuve !
J’en suis au courant et profondément meurtri.

Okongo prend la parole et parle à Akwengo et Nwombwè,
à Nkandyogoni, à Nwenyandi,
Dis-leur qu’il vaut mieux prévenir que guérir il y a péril en
la demeure.
Okongo ! Okongo ! Okongo ! Mon ami …

L’expression usuelle « Mpoge bwe », qui donne son titre à la chanson, renvoie à la survenue d’un évènement ou d’une information livrée à l’improviste à quelqu’un et qui lui permet de recouvrer l’ouïe. Et selon cette locution traditionnelle, quasi proverbiale, même le varan – animal réputé pour sa légendaire surdité – retrouverait son sens de l’écoute dans ce contexte. En fait, le chansonnier décrit ici un personnage en proie à des tourments intérieurs, ressassant non sans peine les moments heureux passés auprès d’un vieil ami (Okongo) à Otambodyonga. Ainsi, grâce au réveil des ses facultés auditives, il discerne le désordre et le chaos qui règnent désormais dans cette contrée suite à la disparition des divinités telles que Wumbwe Ndyogo, Igendya Ngwinambi ou Ekwayombe. Le poète veut souligner ici la nécessité d’exploiter les ressources de la musicalité, de la morale et de la culture traditionnelle.

10. Taper le Diable

Taper le diable ! Taper le diable !
Ndo ntyo nè diable a pundja e bele tapo
Taper le diable ! Taper le diable !
Ndo ntyo nè diable a pundja kambagamba rongo

Demon ! Demwiye ! Demon !
Wambia, e pa wè elumi n’ivend‘ivolo
Ndo demon ayènè kawo awè kè wa pa yè
Kaw’izo z’orèma, oma

(Refrain) Kambagamba gamba gamba
Waye kambagamba
Kambagamba wa ye oh oh
Kambagamba eh kove kambagamba
Kambagamba gamba oh iya

Ombalwamy, ombalo
Nd’ogwèra nenge nenge n’ekundunbele
N’evendentongo g’ike nyi nkori
Nya mwondako wè mè w’asol’amengue

Dyo mbwa ni pusi. Dyo pusi ga mbwa
Wa tondana kwa wawo ko dian’onwana vie ?
Dyo bwa ni pusi
Dyo pusi ga mbwa wa tondana
Wa dyana, omwana be bètio wè

(Refrain) Kambagamba …

Ndego ndegwiye (bis) Ndego
Sambo vo ndego e tonda
Ze tondo wè
Tonda ni boso Ndego be songa
« Dodomicine » g’inya se nyo we dje

Taper le diable ! Taper le diable !
Mais si le diable maladroit rate la personne choisie, sa
cible !
Taper le diable ! Taper le diable !
Voilà que le diable tape ailleurs : bonjour les dégâts, la
grosse palabre.

(Refrain) Et on en parle, et on en parle !
Et plus on en parle plus la palabre prend de l’ampleur.

Le diable ! Le diable !
Implore-le tu auras et grande renommée et grande
puissance.
Mais, en retour, le diable te demandera
Comme monnaie d’échange de lui sacrifier
L’être le plus cher à ton cœur : OMA

Oncle mon très cher oncle, mais voilà qu’à la nuit noire
L’oncle, armé d’un coutelas, armé d’un gourdin
Assène un grand coup sur la nuque
De son très cher neveu, un neveu pourtant dévoué.

Si le chien et le chat, si chat et chien s’aiment
D’amour tendre peuvent-ils avoir un petit ?
Oui chien et chat, chat et chien s’étant aimés d’amour
Ont eu un petit – qui porte ton nom

L’ami, ton très cher ami
Or voilà que l’ami s’éprend du même amour que toi
Ainsi tous les deux
L’amour devant, l’ami derrière
Et le « dodomicine » dans ton plat préféré.

L’expression « Taper le diable » signifie jeter un mauvais sort à une personne. Avec une légèreté feinte, le musicien analyse tout en profondeur les liens familiaux, les relations amicales et les valeurs morales à l’épreuve de la rancœur et de la cupidité. Ainsi, lorsque l’envie de possession démesurée se fait pressante, on implore le diable qui, en retour, nous exige en offrande sacrificielle « l’être le plus cher à [notre] cœur ». Et si deux amis s’éprennent d’une même femme la jalousie de l’un pourra réveiller des pulsions plus obscures telles que la colère et la folie meurtrière. Cet individu maléfique va alors attenter à la vie de son « très cher ami » en versant un doux poison dans son « plat préféré ». Nonobstant ces tragédies, le chanteur reste convaincu que « l’amour tendre » entre deux ennemis demeure possible.

11. Y’a plus de péché

J’ai vu, bon Dieu, et bien vu.
Ce que j’ai vu je l’ai bien vu.
(Refrain) Y’a plus de péché ici
La chose, là, n’est plus d’ici.

Sur la route de la foi, 
Les fous de Dieu imposent leurs lois.

Tempête du désert ,
Géant supermarché de désert

On ne vit plus de veillée, de chansons
De chasse aux papillons, de pirogue
Au bord de l’eau pour pêcher, pêcher.

J’ai bien vu l’Hydre ,
Ivre, de sang dans son jardin d’Afrique

Protecteurs unifiés ,
Vos missiles des civils ont tués

Que de vies de sacrifiées,
De cimetières improvisés !

On vivait de veillées de chansons,
De chasse aux papillons.
De pirogue au bord de l’eau pour pêcher, pêcher.

Vivra-t-on encore de veillées de chansons,
De chasse aux papillons
De pirogue au bord de l’eau pour pêche, pêcher.
Et puis rêver ?

« Y’a plus de péché » est une chanson présentant une structure métrique rigoureuse faite de distiques, de tercets et de quatrains où le poète-musicien constate avec regret la perte des coutumes. Si le thème des mutations induites par la modernité est abordé, c’est pour mieux souligner le triomphe de l’injustice, l’influence des extrémismes religieux et la prééminence de la loi du plus fort, particulièrement des puissances occidentales qui violent la souveraineté des États. Dans ce nouveau monde, l’asservissement des faibles par les grandes puissances semble une réalité implacable. Une telle vision est suscitée par le constat du droit d’ingérence humanitaire observable de l’Irak à la Lybie en passant par la Côte d’Ivoire. Et l’idée d’un retour vers le passé est envisagée comme une hypothèse improbable avec la question oratoire : « Vivra-t-on encore de veillées de chansons,/ De chasse aux papillons,/ De pirogue au bord de l’eau pour pêcher, pêcher, / Et puis rêver ? »

12. Dongwambeya

Azwè re go Dongwambeya
Ah eh Dongwambeya
Azwa pandia, azw’a dyama
Kw’inyemba e bendin’ande
Nkow’e pila n’iningo re diwin’oka
Ndo zw’adiwin’oka g’amarakano
Zw’ate vo kawo go Mamona. Kawo mamona
Go mamona kawo go mamona
Malungu kawo mo go falo fa
Yeni we

(Refrain) Dyo my’a dyowa ga nèno we
My a mieni ntina ni ntyayi ye (ter)
Dyo my’a dyowa ga nèno
Dyo my’a dyowa nèno ngwe
Ah eh Dongwambeya 

Azwè re go Dongwambeya
Eh Dongwambeya
Mouton cloné, vache folle …
Bœuf, poulet, congelés depuis 1961
Poisson, pâté surgelés depuis 2000, effacé
Go mamona kawo go mamona
Malungu kawo mo go falo fa
Yeni we

Azwè re go Dongwambeya
Azwa pandia azwa diama
Imbwiri ye re to pw’impago
Abambo we re to sugin’inkendo
Ampavza mè re to sovunyo
Ilogo ye re to nyezo
Pharmacie par terre, comprimés périmés
Mais à part ça, ça va aller
G’omamona kawo go mamona
M’alungu kawo mogo falo fa – Yeni we

Nous sommes tous de Dongwambeya
Tantôt en amont tantôt en aval du fleuve de la vie dit donc !
Pourquoi Inyemba le vampire est-il si irascible ?
Ne jamais mettre un barrage
En amont de la source qui alimente en eau.
Mais voilà que nous en avons à présent érigé un au carrefour
C’est cela la Modernité
Ah Modernité, tout est nouveau
L’Ancien doit désormais disparaître

Si je meurs aujourd’hui
Je sais au moins les tenants et les aboutissants

Nous sommes tous de Dongwambeya
Tantôt en amont, tantôt en aval du fleuve de la vie
Mouton cloné, vache folle …
Bœuf, poulet, congelés depuis 1961
Poisson, pâté surgelés depuis 2000, effacé
Ah Modernité, tout est nouveau
L’Ancien doit désormais disparaître

Nous sommes tous de Dongwambeya
Tantôt en amont, tantôt en aval du fleuve de la vie
Aux génies, on ne donne plus d’offrandes
Aux mânes des ancêtres, on n’agite plus Nkendo,
La clochette en fer forgé du culte
Aux jumeaux, on n’offre plus les libations
Aux Ilogos esprits protecteurs, on n’offre plus à manger
Pharmacie-par terre
Comprimés périmés
Mais à part ça, ça va aller.

Selon le musicien, l’origine de tous les hommes tient à un village ou un pays unique qui semble relever de l’imaginaire: Dongwambeya. Dans cette mélodie, le chanteur nous interpelle sur la quête effrénée des symboles de la modernité et de la nouveauté qui nous éloigne sans cesse des mœurs et des traditions ancestrales. Le rejet systématique de tout ce qui est Ancien peut néanmoins conduire à l’avènement de l’impérialisme de la culture occidentale, à l’émergence des inégalités, au non-respect de la dignité humaine et à l’exaltation de l’individualisme. Malgré tout, le chanteur véhicule un message teinté d’espoir et d’optimisme, car il reste persuadé qu’il est encore possible de vivre dans un monde sain en dépassant nos différences, en adoptant des comportements plus humains et des attitudes mesurées tout au long de notre existence.

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