Catalogue des albums / singles

Verite dafrique

Vérités d’Afrique

AnnéeTitre de l’album 
1972Ghalo Ghalo
1974Nkéré
1974Nandipo
1975Likwala
1976Afrika Obota
1976Ndandaye
1977Ewawa
1978Olando
1978Eseringila
1978Afrika Salalo
1979Elowè
1979Owèndè
1980Mengo
    –Ndjuke
1981Isamu y’apili
1982Awana w’Afrika
1983Mando
1984Réveil de l’Afrique
1986Sarraounia
1986Piroguier
1986Ka’ bo
1987Passé composé
1988Espoir à Soweto
1989Quête de la liberté
1990Silence
1993Lambarena Bach to Africa
1995Maladalité
1996Carrefour Rio
2000Obakadences
2004Ekunda-Sah
2005Mandji 2005
2006Gorée
2008Vérités d’Afrique
2010Mondjo
2010Mandji Ebwé
2011Dyawo
2013Destinée
2016Libérée la liberté
2017Gabon, éveil de la conscience patriotique
2018Gabon libéré
2018La couleur de l’Afrique

1. Ntyozo Biada

En cours de traitement…

En cours de traitement…

« Ntyozo biada » appartient à la catégorie des chansons festives du musicien. Cette mélodie entrainante remplit une fonction sociologique et morale, en ce qu’elle vise à alerter l’auditoire sur le phénomène des migrations rurales qui conduisent à la désertification des villages et à la disparition des valeurs traditionnelles. Et de ces villages ancestraux, nous n’en conservons qu’« une empreinte de pas », une trace éternelle symbolisant le lien visible de l’homme avec la nature, son enracinement dans la terre mère. Avec des voix féminines aiguës placées au premier plan, cette composition musicale très rythmée récrée l’atmosphère joyeuse de « Jadis » où dominaient le chant énergique des oiseaux ainsi que les cris et les jeux des enfants.

2. Nos langues de bois

Le soleil et la terre
Y’a pas de frontière ;
Mais d’où vient le vent et où va le vent
Au-delà du bois de mon pays ?

Par le bois de mon pays, passent et repassent les vents
Par le bois de mon pays, passent et repassent les vents ;
Arrêt ! Arrêt ! Arrêtez-les !

Une case en bois à l’orée du bois
Qui sent bon le bois dedans et dehors
Á côté du bois, le bois de mon pays.

Me mélangeant au bois, moi je suis sous-bois
Au côté de l’oiseau, la fée et l’eau
Le bois est sacré,
Le bois de mon pays.

Au milieu du bois, moi je suis le bois,
Et je sens les saigneurs qui saignent mon bois :
Le pouvoir par le bois, le bois de mon pays.

Moi je suis l’œil du bois,
Et je compte les billes de bois
Qui font dans le pays tant d’éléphants blancs :
Nos langues de bois, le bois de mon pays.

La nature épie pilleurs de minerais,
Pollueurs d’eau, passeurs de fléaux :
Ça fait feu de tout bois, la poubelle dans le bois.
Le singe dans le bois, il descend de l’arbre
Bien plus vite que l’homme qui descend du singe,
Mais moins vite que le vent : notre cousin de bois.

Sur un ton à la fois humoristique et satirique, la chanson « Nos langues de bois » aborde la question de l’intégration à l’échelle du continent africain. Dans cette poésie où résonnent des chœurs masculins et féminins avec des strophes combinant des quatrains et des tercets, le chanteur fustige l’absurdité généralisée qui consiste à autoriser la libre circulation des biens et des marchandises tout en refusant aux hommes le droit de voyager librement au-delà des frontières de leurs pays. En plus de sa fonction dénonciatrice, l’originalité de cette poésie déclamée tient de la déclinaison des locutions et expressions autour du mot « bois » et de l’anaphore « le bois de mon pays », reprise cinq fois, qui débouchent au final sur la stigmatisation des pillages et de toutes les formes de pollutions environnementales.

3. Egomé Ewoga

Dyo dyo dyo dyo dyo dyo dyo dyo ooo
Samu ya go manda gie
Samu ya go manda Nkombe gie

Ngwè ! iyano gna lwan’orèndo
Avónó ma siz’iyano
Yo ngwè, dyano n’oma egomè (4 fois)

O ! o ! o ! Yo ngwè dyano n’oma egomè
Iyano gna lwan’orèndo
Avónó ma siz’iyano
Yo ngwè dyano n’oma egomè

Iyano gnami ni Ntinéréré, vónó ma siz’iyano
Yo ngwè dyano n’oma egomè
O ! o ! o ! Yo ngwè dyano n’oma egomè

Intermède : Edyangigna mpo
Mpo, mpo, mpo !

Iyano gna lwan’orèndo
Avónó ma siz’iyano
Yo ngwè dyano n’oma egomè
(2 fois)
O ! o ! o ! Yo ngwè dyano n’oma egomè

Intermède : Edyangigna mpo
Mpo, mpo, mpo !

Iyano gna ga vende g’awango fange mènè
Fange mènè gno nina, galo ewoga
Iyano go sika sik’iyano

Les choses de la vie
Les choses de la vie sous le soleil

Ma foi, si la parenté n’était qu’un trait de plus
Je l’effacerais volontiers
Ma foi, car être parent est parfois dangereux

Eh oui, ma parenté avec Ntinéréré
Je l’effacerais volontiers d’un trait de plume

Que la parenté se solidifie dans l’enfance
De peur que demain
Vous ne deveniez des étrangers les uns des autres
La parenté par intérêt repousse la vraie parenté

La chanson « Egome ewoga » permet de saisir l’importance indéniable des devoirs qu’imposent la parenté et, en miroir, l’ampleur des conflits qu’elle peut générer. Sur un air traditionnel plutôt plaisant, le chanteur souligne avec pudeur et gravité les infortunes et les misères de la consanguinité. En effet, il ne suffit pas d’appartenir à la même lignée pour que se renforcent les relations intrafamiliales. Les liens de parenté ne se décrètent pas ; ils se tissent dès l’enfance grâce aux interactions permanentes entre les différents membres. Sans ce préalable, la notion sacrée de parenté se mue en malédiction : le cercle familial devient dès lors le lieu de manifestation d’animosité et de violence.

4. Tondavowé

Itond’itondiye s’avowe
Ilovalovi wawo emènó k’elowè
Orèm’otonda evero z’avuwe
Z’avuwe
Setane ko sória, sória, sória, oma elepe
N’avono mè ameng’amenge, egnalè
Itonda se re póndia tó s’avowe
S’avowe, s’avowe, s’avowe

Omwonaga re mbya dje, mbè ke dje
Ayè mya pa mbyambye ivanga gn’orowa
Mbe ya vas’ote oma ayè
Sandjina n’ibe
(N’ibe !)
Mèndèkadiè inè emènó ka’ogolo ngozo
Orèti erene, inoka kè erene
Itond’isazo myè n’ayè sa ze ye
S’avowe, s’avowe, s’avowe
Rararara …

– Tond’Agnambiè ?
– S’avowe !
– Omwonaga ?
– Mbe ni mbya
– A ! ndo ododo ?
– Wa vundje !
S’avowe, s’avowe, s’avowe …
Itonda rerè
s’avowe
(vowe vowe s’avowe !)
Ndo isami n’awe s’avowe, s’avuwe

S’ayuwe
Itond’isami n’awè ?
I love you
(vowe vowe s’avowe !)
I love wè
K’awè
(vowe vowe s’avowe !)

Le pur Amour est inaltérable
Les méchants, eux, ne sont que haine
Le cœur qui aime est un puits qui ne tarit pas.
Le démon soumet toute personne à la tentation,
inlassablement
Oui, Satan use de biens de ruses mais en vain,
Car l’amour sans mensonge est inaltérable.

Savowé, Savowé, Savowé

La personne humaine est à la fois bien et mal
Même si elle connaît parfaitement la loi de Dieu :
Le mal ne doit jamais prendre le dessus, il faut coûte
que coûte s’éloigner du mal.
Mèndèkadiè, l’ami, recommande qu’en amour,
il vaut mieux adopter un comportement de perroquet,
A savoir n’avancer qu’une patte : moitié vérité,
moitié mensonge ;
Mais notre amour Lui et moi n’est pas comme cela.

Savowé, Savowé, Savowé

L’Amour de Dieu ? – Inaltérable
L’être humain ? – Bien et mal
Et la balance est vérité.

Savowé, Savowé, Savowé

Dans « Tondavowé », le chanteur interroge avec une acuité particulière le concept du pur Amour. Sur un air inspiré de la coladera capverdienne, il propose ainsi un tempo plutôt modéré imprégné de romantisme et de sensualité afin de nourrir sa réflexion sur l’Amour. Un tel questionnement religieux et philosophique débouche sur une analyse développant deux perceptions antithétiques de l’amour. D’un côté, l’amour des hommes, dual, intéressé et entaché de fourberie ; et de l’autre côté, l’Amour de Dieu, lié à l’expérience spirituelle ou mystique. Le musicien affirme sa préférence pour cet Amour divin qui conserve une pureté inaltérable, parce que ancré dans un espace éthéré et céleste.

5. Vérité d’Afrique

Powè Powè
(Powè Powè !)
Powè Powè rakilya
(Powè Powè !)
Awè y’ayèni zwè gno nó
Rakilya :
No wè g’inwa, no wè g’inwa, no wè g’inwa
Dyóndó no wè, g’inwa g’inwa g’inwa
Igówi gnere rang’ignó
Amanè : nua !

Une histoire presque finie, avant de commencer ! …
Dès que tu te mets à chanter, il pleut, et nous on pleure !
Powé Powé Powé Powé

Powé
Powé Powé comment ça va ?
Ne me dis pas que tout va
Si rien ne va …
Non, non, non, non ne t’en va pas, comme ça
Non, non, non, non ne pleure pas, surtout pas !
Ton ardeur au combat, c’est ingrat
Si tu ne sais pas où vont tes pas, n’y va pas
Ce faux statut de tirailleur, fallait pas
Powé Powé Powé Powé

Tes copains au front sont tombés, oubliés,
Oublié que l’Afrique a droit à sa vérité
Powé Powé Powé Powé
Au-delà des pleurs, des cris de désespoir à Gorée
Ta chanson c’est : travaux forcés, richesses pillées
Powé Powé Powé Powé
Une histoire presque finie, à peine commencée ! …
Dès que je me mets à la conter, toi tu pleures !
Powé Powé Powé Powé

Powé Powé Powé Powé
Powé é é é ! …
No wè g’inwa, no wè g’inwa,
Powé Powé Powé Powé
Dyóndó no wè, g’inwa g’inwa
Powé Powé Powé Powé
Powé Powé Powé Powé
Non, non, non, non ne pleure pas
Powé Powé Powé Powé
Espoir de vie vit toujours en Afrique
Powé Powé Powé Powé
Même si rien ne va …
Powé Powé Powé Powé
Powé é é é !
Powé Powé Powé Powé …
L’Afrique a sa vérité
Powé Powé Powé Powé
Powé é é é !
Ça ira !
Powé Powé Powé Powé
Pense à Thiaroye et tu pleures
Powé Powé Powé Powé
Espoir de vie vit toujours en Afrique,
Powé Powé Powé Powé
La révolte, c’est la vie
Powé Powé Powé Powé
Powé é é é !
L’Afrique a sa vérité
Powé Powé Powé Powé
Non, non, non, non ne pleure pas !

Powé
Powé raconte !
Toi qui l’as vécu pour nous
Raconte
Et toi de te battre, de te battre, de te battre encore
Et te connaissant tu as dû y mettre du cœur
Cette guerre que tu ne comprenais même pas
Un seul mot d’ordre : bats-toi !

Une histoire presque finie, avant de commencer ! …
Dès que tu te mets à chanter, il pleut, et nous on pleure !
Powé Powé Powé

Powé
Powé Powé comment ça va ?
Ne me dis pas que tout va
Si rien ne va …
Non, non, non, non ne t’en va pas, comme ça
Non, non, non, non ne pleure pas, surtout pas !
Ton ardeur au combat, c’est ingrat
Si tu ne sais pas où vont tes pas, n’y va pas
Ce faux statut de tirailleur, fallait pas
Powé Powé Powé

Tes copains au front sont tombés, oubliés,
Oublié que l’Afrique a droit à sa vérité
Powé Powé Powé Powé
Au-delà des pleurs, des cris de désespoir à Gorée
Ta chanson c’est : travaux forcés, richesses pillées
Powé Powé Powé Powé
Une histoire presque finie, à peine commencée ! …
Dès que je me mets à la conter, toi tu pleures !
Powé Powé Powé Powé

Powé Powé Powé Powé
Powé
Non, non, non, non ne pleure pas.
Espoir de vie vit toujours en Afrique,
Même si rien ne va …
Powé !
L’Afrique a sa vérité
Ça ira !
Espoir de vie vit toujours en Afrique,
La révolte c’est la vie.

Ecrite en réaction contre le Discours de Dakar de 2007, la chanson « Vérité d’Afrique » débute par une apostrophe vive de Powé – l’oiseau chanteur. Mais l’auditoire semble quelque peu dérouté car, contrairement au personnage énigmatique, éloquent et combattif que l’on a connu à diverses occasions, Powé est ici en proie à une profonde mélancolie. La fragilité de son état émotionnel et psychique s’explique moins par le traumatisme lié à l’humiliation de l’esclavage ou à la domination coloniale, que par l’absence de reconnaissance de la contribution de l’homme noir à l’histoire de l’humanité. En réalité, le musicien se sert de ce texte à visée didactique pour réaffirmer un message d’espoir qui consiste à se réapproprier et à valoriser l’histoire du continent, car « L’Afrique a droit à sa vérité ».

6. Aré Kao

Ntyozo biada nyango nyango
Orèm̂a myè kè dyange
Ga ntyozo yi Mama
Nkala ya t’eduwu
Ntye y’akawo (bis)
Ouh ouh ouh …

Olondo winó nó wi mbuwe
Olando winó nó w’ozómbi
Nd‘obundwakè w’akati ntye
Ntye y‘akawo (bis)
Ouh ouh ouh …

Nka’yi Tata
Om̂wana ko bole ngóm̂a
Ndo ngóm̂a y’omnwango
Ye kamba kawo go ntulungu
Ntye y’akawo (bis)
Ouh ouh …

G’alubwi myè g’om̂wango
Tata n’a g’anwami noga
Nd’igen’ilonga nyi nago
nye dowo kaw no Tata
Ntye y’akawo (bis)
Ouh ouh ouh …

Refrain : Afrika! e e e dyó were n’oroyi yivira
Afrika! Sakoto igamba
Nè ntye dy’akawo
Omedu akewo
Ntye dy’akawo (bis)
Omedu akawo
Omedu apero
Omedu akewo

Ntye dy‘akawo (bis)
Omedu akawo
Omedu apero
Omedu akewo

Ntye dy’akawo (bis)
Omedu akawo
Omedu apero
Omedu akewo

Afrika! e e e dyó were n’oroyi yivira
Ntye dy’akawo (4 fois)
A! Nwo Mama
Ntye dy’akawo (4 fois)
Ntye dy’akawo (4 fois)
Cacao akawo
Café akawo
Benibeni akawo
Mbowa akawo
Okolo akawo
Ikabo akawo
Akawo
Okoumé akawo
Akero
Satambwanda akawo
Sungubali kè akawo
Iboga akawo, kawo
Okossa akawo, kawo
Oda akawo
Orove akawo
Ésorè akawo
Réré y‘akéro
Eliwa akawo, kawo
Ntsuwa akawo, kawo
Ndo ntye re kawo
Dyó ntye y‘akawo
Omedu akewo
Myè m’akewo
Awè kè w’akewo
Azwé z’akewo
Anwè kè n’akewo
Ntye re kawo
Ntye y’oma re kawo
Ntye re kawo, kawo
Ntye re kawo
Dyó ntye y‘akawo
Ntye ya kawo

Tiens, des empreintes de pas sur le sable
Mon cœur en émoi !
Les empreintes d’un pied menu
Aussi menu que celui de mère
Mais ici le village est désert abandonné
Livré à tout venant

Naguère par ici le clan
Par là-bas le lignage
Mais aujourd’hui on n’enseigne plus la parenté
Oubliés le clan de lignage
Méli-mélo dans ce pays
Livré à tout venant

Au village de père,
L’enfant a le droit de battre le tamtam
Il a droit à la parole
Mais le tamtam de l’enfant ne doit résonner
que dans l’espace qui lui est défini en aparté
Aujourd’hui, les pays est
Livré à tout venant

Quand j’ai quitté l’enfance père me dit :
« Fils il est temps de construire »
Le premier poteau de ma case, c’est père
qui l’a planté dans ce pays
Livré à tout venant

Africa, si tu m’entends réponds-moi
Afrique, ta vérité est celle-ci :
Si le pays est livré à tout venant
Tout un chacun a perdu

Si le pays est livré à tout venant
Tout un chacun est livré à tout venant
Tout un chacun a perdu
Tout un chacun est vaincu

Si le pays est livré à tout venant
Il en est de même du cacao, du café, bénibéni, mbowa,
l’oseille, le taro, l’okoumé, satabwanda,
Sungubali, iboga, okosa, oda, orové, ésorè, rérè,
la lagune, l’océan
Mais on ne doit pas livrer son pays
Si on livre le pays, tout un chacun est perdu
Moi je suis perdu, toi aussi
Nous
Vous aussi
On ne doit pas livrer son pays
Personne ne doit livrer son pays

A travers « Are kawo », le chanteur invite à méditer sur la rupture de notre lien originel avec la terre nourricière, puis à redéfinir notre rapport au pays. La mélodie s’ouvre sur la découverte d’une « empreinte de pas sur le sable » et la description d’un village inhabité qui donnent lieu à une véritable fresque allégorique où se superposent passé et présent, surnaturel et réel. L’abandon de ce lieu hautement symbolique marque une séparation douloureuse et irréversible avec la terre des origines où l’homme puise son essence. Et cette rupture suscite l’incompréhension voire la colère de l’artiste contre ceux qui livrent le pays, et par extension le continent africain, « à tout venant », avec pour conséquence la disparition des valeurs culturelles et spirituelles, la dilapidation des ressources naturelles et la perte de la conscience identitaire.

7. Afrika Obota

Voir album du même titre.

8. Izimi

Izimi, Izimi ee, o ! ngwe !
Ozimi winó n’edingo zi Tata
Hm hin hin !
Ozimi winó n’egnonga zi Mama
Hin hin hin ! wayé wayé wayé wa
Zili zili zili, zili zili zili, zili zili zili iiiiii
Izimi !

Refrain: Izimi amane m’aguga
Iyo, iyo izimi é
Edingo amane m’aguga
Iyo iyo izimi ee

O izimi
O iyé é o
O izimi
Itya s’anka !
O iyé é o
Em̂ènó z’anka !
O iyé é o
Izimi, Izimi é Izimi é !
Izimi
Ozimi winó n’edingo zi Tata…

Refrain: Izimi amane m’aguga
Iyo, iyo izimi ee
Edingo amane m’aguga
Iyo iyo izimi ee

O ! izimi
O iyé é o
O ! izimi
Itya s’anka
O iyé é o
Em̂ènó z’anka
O iyé é o

Okil’otando wé kendo k’oma ni ntyugu yè
Are é kènd’ awanawani
My’a ro kèndi ni Tata
My’a ro kendi ni Mam’iyami
Ndo, Ikendja si Ndjodiè
My’ate Ezim̂inawombo
Ozimi wa nwo nyoni
nwo nyoni
Izimi Izimi Izimi….
wouoo wouou woooou yawo wo woooo yéé yééyééé…

Refrain: Izimi amane m’aguga
Iyo, iyo izimi ee
Edingo amane m’aguga
Iyo iyo izimi ee

O ! izimi
O iyé é o
O ! izimi
Itya s’anka
O iyé é o
Em̂ènó z‘anka
O iyé é o

Dyó aw’adyuno no rerè
Awè nè ntyanga y’asumi
Dyó aw’adyuno n’obota
Aw’ate ngozo g’elago
O ! izimi
Itya s’anka
É é é é
Dyó aw’adyuno no rerè
Awè nè ntyanga y’asumi
Dyó awa dyuno n’obota
Aw’ate ngozo -g’elago
Itya s’anka
Itya s’anka….
É é é é éé é…..

Gémissements, gémissements, gémissements
Ces gémissements-ci sont les pleurs suite au décès
de père
Ces gémissements-ci c’est la nostalgie à la suite
de la disparition de mère
Hum ! hum ! hum !
Certes, gémissement ne met pas fin à la douleur
Oui, les pleurs n’atténuent pas la nostalgie
La peur de la solitude ! … Peur de la vie en solitaire !…

Chacun a son jour pour le chemin de l’au-delà
Si on y allait par deux, j’y serais allé avec père,
j’y serais allé avec ma mère
Je suis EZIVIMINAVOMBO, le gémissement du petit oiseau,
petit oiseau.

La peur de la solitude, peur de la vie en solitaire
Si tu viens à perdre ton père, ton drapeau est en berne !
Si tu viens à perdre ta mère, tu es perroquet
en lamentation
La peur de la solitude, peur de la vie en solitaire

« Izimi » est une mélopée qui témoigne de la difficulté voire l’impossibilité pour un individu d’accepter la mort du père et /ou de la mère. Si la disparition des parents provoque des « gémissements » révélateurs de l’intensité de la douleur ressentie, l’expression de cette tristesse quant à elle revêt des formes différentes. Ainsi, le départ du père symbolisant le deuil d’une nation entière, le drapeau est mis en berne comme lors des hommages rendus à une icône nationale. Et lorsque vient à disparaître la figure maternelle, l’affliction se manifeste par un repli sur soi et des lamentations de perroquet. Dans les deux cas, cet évènement bouleversant crée un profond sentiment d’abandon, de vulnérabilité et surtout de solitude chez l’homme.

9. Oparapara

Ayè nè tye
Myè kè mè nè tye
Pakilio no tye
T’yukino nolo
Myè vono nè azeva
Sambo sambo we e e

Ayè nè tye
Myè kè mè nè tye
Pakilio no tye
T’yukino nolo
Sakoto, oparapara

Ayè nè ayeni go
Ayè nè ayeni bo
Ayè nè ayeni ga
Ayè nè ayeni ge
Ayè nè ayeni na
Ayè nè ayeni ee
Ayè nè ayeni ni
Ayè nè ayeni no

Wala wala wala
Riga riga riga

Ayè nè tye
Awè kè awè nè tye
Sakoto
Ayeni wè
Oparapara we diwin’oma
N’okil’otando
Ohio oooo
Oparapara …

Il dit tsché !
Moi aussi je répliquai : tsché !
Le commencement c’est tsché, la fin c’est loin
Moi je pensais que c’était pure plaisanterie alors
qu’il n’en était rien …
Et voilà qu’il déballa la vérité toute nue :
Il dit qu’il m’a vu là-bas !
Il dit qu’il m’a vu loin d’ici
Il dit qu’il m’a vu comme si …
Il insiste qu’il m’a bien vu !
Il dit qu’il m’a vu avec …
Il dit qu’il m’a vu en train de …
Il dit qu’il m’a vu comme çi ….
Il dit qu’il m’a vu comme ça …

Il dit tsché !
Toi aussi tu répliquas: tsché !
Le commencement c’est tsché, la fin c’est loin
Toi tu pensais que c’était pure plaisanterie alors
qu’il n’en était rien …
Et voilà qu’il déballa la vérité toute nue :
Il dit qu’il t’a vu là-bas !
Il dit qu’il t’a vu loin d’ici
Il dit qu’il t’a vu comme si …
Il insiste qu’il t’a bien vu !
Il dit qu’il t’a vu avec …
Il dit qu’il t’a vu en train de …
Il dit qu’il t’a vu nu ….
Il dit qu’il t’a vu dans …

Oparapara – Embarras !
Dis donc, arrête, arrête, arrête !
Dis donc, assez, assez, assez !

L’embarras est obstacle pour atteindre son but
L’embarras est obstacle pour la réussite
L’embarras est obstacle pour aimer
L’embarras est obstacle pour être aimé.
Oparapara

« Oparapara » est une composition musicale qui met en scène un jeu de vérité entre amis et montre les arrière-plans d’un individu perfide et cynique. Organisée autour de deux couplets aux paroles quasi-identiques, la mélodie insiste sur le quiproquo qui empêche les joueurs de tirer plaisir de ce divertissement basé sur un principe de défiance. En effet, alors que l’un des amis est convaincu que la révélation de la vérité n’est que «pure plaisanterie », le second s’en sert comme un alibi pour dévoiler des vérités compromettantes de nature à nuire à la réputation et à la vie de son compagnon abasourdi. Dès lors, le jeu rentre dans une dimension de règlement de comptes et l’ami devient un adversaire qu’il faut plonger dans « l’embarras » grâce à la révélation de ses secrets les plus intimes.

10. Pays pillé

Riche
Pays de bananes
Hévéa, cacao, de café
Avant d’être pillé ;
C’était très bien payé !
Même si quelqu’un a volé
Ce quelqu’un était prisonnier.

Piller, c’est pas payer
Piller, c’est sous-payer

Riche
Pays d’okoumé ;
Pétrole, fer, uranium
Faune sacrée
Avant d’être pillée :
Faut rien gaspiller !
Même si quelqu’un a trop coupé,
Ce quelqu’un sera décalé !

Ça y en a, ça y en a
Pilleurs ça y en a
Voleurs ça y en a
Pollueurs ça y en a
Corrupteurs ça y en a

Quand
Sonnera le réveil de la rue Afrika
Des cerveaux
Non privatisés
On fera le V !
Même si quelqu’un s’est ʺmigréʺ
Ce quelqu’un saura se retourner !

Piller, c’est pas payer
Piller, c’est sous-payer
Ça y en a, ça y en a
Pilleurs ça y en a
Voleurs ça y en a
Pollueurs ça y en a
Corrupteurs ça y en a
Assez,
Assez pillé !
Assez,
Assez comme ça !
Cacao, café, hévéa,
Ébène pillé, ivoire pillé
Ça y en a, ça y en a Afrika, ça y en a
Génies pillés, âmes pillées, œuvres d’art pillées
Ça y en a, ça y en a Afrika, ça y en a

Le texte de « Pays pillé » se présente comme une sorte de manifeste contre le pillage généralisé des ressources du sous-sol africain. Dans ce chant incisif et énergique, l’opinion publique est sensibilisée sur l’ampleur et les conséquences de la confiscation, à l’échelle continentale, des terres et des matières premières par la classe dirigeante, les multinationales ou les réseaux internationaux. De plus, la puissance dénonciatrice d’un vocabulaire courant voire familier (« ça y en a ») et riche en sonorités facilite la mémorisation de cet air. Une telle quête poétique suggère la volonté que jaillisse « le réveil de la rue Afrika » et d’une figure capable de conduire les peuples africains vers la victoire contre la dépendance et la domination.

11. Dewemori

En cours de traitement…

Vivre plus d’un jour dans ce monde
C’est voir des choses et d’autres encore, encore.

Si tu veux vivre longtemps, si tu veux vivre longtemps
Ne baisse jamais la garde
A l’instar du lézard qui tout en mangeant
ne cesse de regarder à l’entour

Si tu veux vivre longtemps, si tu veux vivre longtemps
Fais attention ! La vie, c’est de la poudre à canon.

Toutefois jour après jour !
Te voilà l’accusé : tu es le sorcier !
Tu captes l’énergie d’autrui, tu ʺmangesʺ les enfants des autres
La nuit tu es tel un ʺfeu folletʺ, boule de feu

Si tu vis longtemps, trop longtemps
Tu deviens étranger dans ton propre pays

Le temps passant voilà que même ta démarche change,
clopin-clopant
Le soin qu’on porte au paraître est quête de beauté ;
Jour après jour,
Te voilà l’accusé : tu es le sorcier.
Tu captes l’énergie d’autrui, tu ʺmangesʺ les enfants des autres
La nuit tu es tel un ʺfeu folletʺ, boule de feu

A travers un refrain lancinant porté par une musique obsédante, le texte de « Dewemori » montre que la sorcellerie – bonne ou mauvaise – constitue l’un des ferments de la rationalité mystico-spirituelle africaine. Grâce à des strophes asymétriques, le chanteur esquisse un questionnement sur les pratiques et les croyances sorcellaires. Il démontre en effet que malgré la prudence et la vigilance dont on peut s’entourer dans la vie, on reste exposé à des accusations d’envoûtement et autre forme d’actes ésotériques particulièrement lorsque l’on vit « trop longtemps ». Ce faisant, cette longévité ou cette vieillesse génère un sentiment d’étrangeté et rend difficile la cohabitation avec ses semblables dont on nous accuse d’être à l’origine des sortilèges et des malheurs qui les accablent.

12. Tanguna Gakumuna

En cours de traitement…

J’étais là en train de marmonner tout seul
Pensant à celui qui pense à toi en ton absence
Tel que le fait Ntinéréré

Je me souviens, je m’étonne, je m’interroge
Je le félicite, je lui sais gré
Quand je dors, lui il veille

Oui, mais si le premier nom était le mien,
Alors je m’en réjouirai

C’est Powé celui dont le chant provoque la pluie
Ezenguerumbé qui m’annonce l’arrivée des étrangers,
Okongo qui me prévient de la proximité d’un fauve
Ou encore Aretotyandya dont je parle

Oui, mais si le premier nom était le mien,
Alors je m’en réjouirai

N’aie crainte, le prochain nom sera peut-être le tien
Le rappel de l’un n’est pas le rejet de l’autre

Toi et moi, une longue histoire …
Moi c’est toi, toi c’est moi.

Oui, mais si le premier nom était le mien,
Alors je m’en réjouirai

N’aie crainte, le prochain nom sera peut-être le tien
Le rappel de l’un n’est pas le rejet de l’autre

Dans « Tanguna Gakumuna », le chansonnier engage un monologue intérieur avec son autre moi et invite à la (re)découverte de la puissance animale et végétale dans les traditions africaines. Ce récit philosophique qui se déroule tel une coulée de strophes, avec une incursion originale du rythme reggae, propose des images et des personnifications saisissantes des personnages-oiseaux. A titre d’exemple, Ezenguerumbe « annonce l’arrivée des étrangers » et Okongo « un ami perdu en forêt ». Ainsi, à travers l’évocation de cette expérience introspective, le musicien fait revivre à l’auditoire l’intensité des impressions sensorielles et mystiques vécues durant la plongée dans les profondeurs de son âme et l’exaltation de l’union avec son double spirituel.

13. Considérable

Voir paroles dans AFRIKA OBOTA

14. Oyangayanga

Mama n’ayondji myè aningo alonga
Nd’ olonga go dyena myè no Tata
Tata n’alakini myè awungwè
Awungwè wawo na myè olembyano
Olembyano kwanga no g’indego
Indego bo na myè g’ikwirina
Ikwira lya lya lya go sikulu
Sikulu ya nèndja myè apekwa

Refrain : Ntango, lye lye lye lye lye o lye o …

Apekwa ma bènda myè noka
Noka sambo e dyano ni mbèmi ?
Ndo mbèmi azele ta n’orèti
Orèti e pome mpo mô n’ogara
Ogara ntyómbó mô n’opitapito

Opitapito abutana ni lo yi ntye
Lo yi ntye yo nè mèn’ igowi
N’igowi wa bomwa g’oyangayanga

Refrain : Ntango, lye lye lye lye lye o lyé o …

Mère m’a donné la première gorgée d’eau
Mais c’est père qui le premier m’a vu
C’est père qui a rassemblé mes frères et sœurs
Frères, sœurs et moi, ce fut l’émulation.
La même émulation, je l’ai retrouvée auprès des amis
Les amis m’entraînèrent derrière les cases d’habitation
Des cases d’habitation, nous parvînmes à l’école
L’école m’apprit la relativité

Voilà les nouvelles
Voilà les nouvelles

La relativité m’a appris le mensonge
Le mensonge est, ainsi donc, proche parent de la vérité
Mais la vérité n’est pas forcément appui de celui
qui a eu raison
Celui qui a eu raison est de la même génération
que celui qui a eu tort
Celui qui a eu tort réside dans la même parcelle
que l’injustice
L’injustice a eu recours à la loi du pays
La loi du pays lui a déclaré : « La vie est combat …
Bats-toi pour conquérir ta liberté ».

Voilà les nouvelles
Voilà les nouvelles

Avec « Oyangayanga », le parolier expose sa conception de l’aphorisme « la vie est un combat », grâce à l’illustration des souvenirs de la petite enfance à l’âge adulte. On note ici l’usage de la figure de l’anadiplose pour insister sur le rôle de l’éducation parentale, des relations amicales et de l’instruction sur la construction de sa personnalité. L’enjeu de cette socialisation est d’amener à la prise de conscience que la vie est inséparable de la lutte qui se joue à un double niveau. D’une part, ce combat revêt une dimension politique en prenant la forme de l’engagement militant pour la dignité et les droits humains. D’autre part, cette résistance s’opère sur un plan moral lorsque l’homme doit lutter contre le Mal enfoui en lui. Faire du combat sa raison de vivre devient alors un impératif existentiel « pour conquérir [sa] liberté ».

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