Catalogue des albums / singles

owende

Owèndè

Année Titre de l’album 
1972 Ghalo Ghalo
1974 Nkéré
1974 Nandipo
1975 Likwala
1976 Afrika Obota
1976 Ndandaye
1977 Ewawa
1978 Olando
1978 Eseringila
1978 Afrika Salalo
1979 Elowè
1979 Owèndè
1980 Mengo
    – Ndjuke
1981 Isamu y’apili
1982 Awana w’Afrika
1983 Mando
1984 Réveil de l’Afrique
1986 Sarraounia
1986 Piroguier
1986 Ka’ bo
1987 Passé composé
1988 Espoir à Soweto
1989 Quête de la liberté
1990 Silence
1993 Lambarena Bach to Africa
1995 Maladalité
1996 Carrefour Rio
2000 Obakadences
2004 Ekunda-Sah
2005 Mandji 2005
2006 Gorée
2008 Vérités d’Afrique
2010 Mondjo
2010 Mandji Ebwé
2011 Dyawo
2013 Destinée
2016 Libérée la liberté
2017 Gabon, éveil de la conscience patriotique
2018 Gabon libéré
2018 La couleur de l’Afrique

1. Ntin’oba

Refrain

Nwo Ntin’oba
Yer’owanda
Ye dengino
Kaw’Africa
Efaro we

Ntyo ewilo zo via, ewilo via
Ntyo oma e bele sonya omweyi
Go nka yi tata ger’owanda
Ah ! efaro we !

Refrain

Y’awananto w’ivom’inyazo
Ntyo we piagana zwe tong’ososi
Wawo tap’inkeli we to dyona
Ah ! efaro we !

Refrain

Ngu g’awieni Tata Mpolo
G’okoso wè wi ntin’oba
N’itia my’asandjina n’owanda
Ah ! efaro we !

Nwo-ntye okume okume
Are poswa, orunda
A vil’igono a voswa go ntye
Nyongo mbani
Efare we !

Le petit manguier

Qui abrite le hamac

Ne se trouve

Qu’en Afrique !

Une vraie merveille …

Une fois le travail fini, le travail bien fini

Quand arrive l’heure du repos

Il y a un hamac au village de mon père

Une vraie merveille …

Et quand passent les jeunes filles de notre âge

Nous les chahutons en sifflant

Le claquement de langue est leur premier mouvement,

Le rire le second

Une vraie merveille …

Et puis est arrivé Tata Mpolo

Dans sa hutte au pied du manguier

J’ai pris peur, je me suis éloigné du hamac …

Regret …

L’être humain serait-il comme l’okoumé,

Qui, déraciné, s’étale de tout son long,

A tout jamais …

Regret …

« Ntin’oba » est un hymne plutôt nostalgique qui fait ressurgir l’organisation sociale, philosophique voire religieuse sur laquelle reposait le village paternel du poète. Après une journée de labeur, les villageois allaient se reposer sur le hamac situé sous le « petit manguier », véritable lieu de vie et de rencontre entre jeunes gens. Mais cet équilibre est perturbé par l’implantation de la hutte de Tata Mpolo au pied même de cet arbre. « Le petit manguier » symbolise ici une source où l’homme s’enracine dans les profondeurs pour y puiser l’essence des choses et du monde, puis s’élève vers les hauteurs grâce à la sève qui nourrit son âme, sa vie.

2. Battez des mains

Mulombu’o

Wetu mulombu’o

battez des mains

battez des mains

je vous dis

à la tombée de la nuit

la vie reprend ses promesses

j’ai travaillé toute la journée

ma sueur est une goutte d’or

sur la terre des aïeux

ma chanson est liée

aux détresses

comme

à l’anneau le doigt

à la veuve le deuil

à la peau la chair

mulombu’o

wetu mulombu’o

battez des mains

battez des mains

je vous dis

encore plus fort les enfants

retranchons à la nuit

le vase des secrets

la calebasse ne se retire pas

de l’eau

sans avoir étanché toute

sa soif

Nous n’avons plus le temps

d’apprivoiser les jours

dès les premières lueurs

de la vie

nos bras

nos mains

appartiennent aux …

mulombu’o

wetu mulombu’o

battez des mains

battez des mains

je vous dis

encore plus fort les enfants

que la terre tremble

sous vos pieds

nous avons encore les nuits

pour nous

quand le soir la table

est vide

quand le soir le ventre

est vide

quand le soir le lendemain

est vide

approche le mois de mars

les tornades enragées

viendront raser nos cases

nos cases en planches de caisses

recousues

nos cases en terre battue

dans les quartiers les plus sales

de la ville

sans lumière

et sans eau

mulombu’o

battez des mains

battez des mains

je vous dis

encore plus fort les enfants

encore plus fort

encore

eh ngomwé

eh ngomwé

« Battez des mains » est un poème extrait du recueil de Pierre Edgar Moundjegou intitulé Crépuscule des silences. Dans le but développer l’esprit de combativité des hommes et des enfants, l’orateur invite ces derniers à exécuter des mouvements corporels axés sur les battements des mains et le piétinement du sol afin de créer des pulsations et des rythmes qui viennent se mêler aux instruments à percussion. Et le recours à ces gestes associés au chœur accentue la condamnation des pouvoirs liberticides qui confinent la masse silencieuse dans les ténèbres de la misère et de la souffrance et produit un registre grave propice à l’exaltation de l’énergie vitale humaine et à l’invocation nocturne des esprits.

3. Osoto

Kaka ya y’ani tata aluwo n’osoto w’avangogo yè n’idya-

vi s’Oluminangendja. Ntyo awe wo kyo we jena dyan

ge, aw’atwe g’omand’omori, we dyena se nimbo zwè.

 

Mangamanga ni Kaka nè Kaka va mye osoto Kaka nè

byo, Kaka bo iga.

 

Kaka ya y’ani mama aluwo n’osoto w’avangogo yè

n’idyavi si Mbalagongo. Ntyo awe wo kyo awe epag

enago pogosogo awe re ntye yi ntye mori y’Ogowè

mpekaga.

 

Kaka ya y’ani tata aluwo n’osoto w’avangogo yè n’idya-

vi si Ntçindo, vinyu vinyu g’Eviryana are vono gore

gorè we piagana yè we re dyena ye lewalewa-lewa.

 

Kaka ya y’an’ombalo aluwo n’osoto w’avangogo yè ni

nkombo y’Ogumalanga ; awewo w’atwe nkambage yeke

mpompoliag’evopolianyambie, vinyu vinyu ga Mbundu

ntyo Ngondè-munata.

 

Kaka ya y’ani ngwé-nyango aluwo n’osoto w’avangogo

yè n’ilendè yi Nkola ; vende w’adyen’owenja mbindem-

binde, mbene sagasaga ayè ne: « mambu sa ! mambu

sa ! » owenja kè zalaga, odembè limbine.

 

Ngu g’awieni minisè y’otangani nè Kaka g’ave yè osoto

g’ina ny’anyambie ; mie re mia ntyo Kak’aveni yè oso-

to ndo Kaka yuwagare Kaka aluwo atwe yunge mbwe

alugu ?

 

Comanda sèngenge-sèngenge ayè ne : « isi, anombe

w’ayole go tigo ni mbi yao tevore mbora. Ma yile ma

vendje no ge dyandyizo Kak’ekondane Kaka yuwagare

Kak’aluwo atwe obeli n’enèma.

 

Kaka yuwagare, Kak’aluw’atwe pang’isoto ya vangogo

yè n’iramba yi Nyawulè nyoni pèka, ayè nyènye nyan-

twè, ayè nyènye nomie, ayè ne : « ah ! my’but’isape

ntye y’adombokoli ».

 

Mangamanga ni Kaka ne Kaka rigare ny’ osoto yono

Kaka nè byo Kaka bo iga.

Kaka, père de mon père, avait un osoto talisman en

cornet, à base de feuilles d’Oluminangendja … une seule

goutte de cette mixture dans l’œil, et vous voilà

comme par enchantement transporté dans l’au-delà

vous voyez alors tout, jusqu’à ce qui nous est tenu

caché …

 

J’eus beau supplier Kaka pour qu’il me lègue l’Osoto,

ce fut en vain, Kaka mourut en emportant son secret.

 

Kaka père de ma mère, avait un osoto, talisman en

cornet à base de feuilles de Mbalagongo. Une seule goutte

de cette mixture sur la fontanelle, et vous voilà comme

par enchantement transperçant d’un coup de tête le

mur de la case d’habitation et sautant d’une rive à l’autre

du grand fleuve Ogowè.

 

Kaka, père de mon père, avait un osoto talisman en

cornet, à base de feuilles de Ntçindo, talisman qui, tout

comme l’Eviryana rend invisible, et même en plein

jour, quiconque est recherché par les flics, jusqu’à en

être définitivement oublié.

 

Kaka, père de mon oncle, avait un osoto talisman en

cornet, à base de raclures d’Ogumalanga, d’où les uns

adoptaient un langage corrompu et les autres un ver-

biage creux, incompréhensible. Ce talisman était en

somme une sorte de sérum de vérité comme le Mbundu

ou le Ngondè-munata.

 

Kaka, père de ma tante, avait un osoto talisman en

cornet, à base de mucus d’escargot. Lorsque les éléments

venaient à se déchaîner, que les éclairs déchiraient le

ciel noir, que le tonnerre grondait, que le vent soufflait

en rafales et que la mer écumait, Kaka n’avait que

ces quelques mots à dire : « mambu sa ! mambu sa ! »

et le soleil réapparaissait, le clame revenait.

 

Jusqu’au jour où arriva le prêtre missionnaire blanc ; il

ordonna à Kaka de lui remettre son talisman au nom

de dieu. Je ne sais si Kaka lui remit le précieux objet,

mais toujours est-il qu’avant sa mort, Kaka était devenu

un peu « maboule » ; n’était-ce que l’effet de l’alcool ?

 

Comanda, le gouverneur des colonies, vint à la suite du

Missionnaire, déclarant sans détour : « vingt dieux ! on

ne peut tout de même pas laisser aux noirs la pleine

jouissance de leurs biens, ah ! ça, jamais de la vie !… »

Et joignant le geste à la parole, nuit et jour Kaka fut

flagellé, contraint aux travaux forcés … De sorte que

peu avant sa mort, Kaka était devenu impotent, infirme.

 

Kaka vers la fin de ses jours, avait pris l’habitude, chose

étrange, de préparer des isoto à base de racines de

Nyawule. Et quand venait à passer un oiseau, Kaka se

Levait aspergeant à gauche, aspergeant à droite, disant :

« Ah ! my’but’isape, ntye ya dombokoli », « je suis à la

Recherche de la clé, le pays a dégénéré.»

 

J’eus beau supplier Kaka d’abandonner ces préparations

magiques, ce fut en vain. Kaka mourut.

 

Kaka ! Kaka ! Kaka ! j’ai fait un osoto

« Osoto » représente un cornet compte-gouttes composé soit de feuilles, de raclures d’Ogumalanga ou de mucus d’escargot que conservaient jalousement les aïeuls du chanteur. Cet objet sacré symbolisait l’une des essences de l’Africain, le fondement de ses valeurs religieuses. Car, l’«Osoto » permettait à celui qui en recevait une seule goutte, dans l’œil ou sur la fontanelle, de développer d’infinis pouvoirs surnaturels tels que voir au-delà du réel, se rendre invisible, dompter les éléments de la nature ou encore bénéficier d’une force surnaturelle. Le texte est dominé par la mélancolie de n’avoir pu recevoir en héritage ancestral ce talisman en cornet qui, plus tard, fut confisqué lors de la période coloniale. En conséquence, sont ici mis en lumière le besoin d’éthique, l’impérieuse nécessité de réhabiliter la rationalité mystico-spirituelle de l’Africain

4. Anome Anomie

Vèmba vèmba w’akendi na gweni ?
Vèmba ngugnè mavèla
Anto wa keyi na veni ?
Anto antwi ye, anto ngugnè mavèla
Anome anomiye w’akendi na gweni ?
Anome anomie ngugnè mavèla
O ! ngwe ! anome (bis)

MBOMBI, vó akeyi na gweni?
MBOMBI, ngugnè mavèla
MATSUWA, vó akeyi na gweni?
MATSUWA, ngugnè mavèla
KABRAL, vó akeyi na gweni?
KABRAL, ngugnè mavèla
O ! ngwe ! KABRAL (bis)

NZINGA, vó akeyi na gweni?
NZINGA, ngugnè mavèla
RABA, vó akeyi na gweni?
RABA, ngugnè mavèla
LUMUMBA, vó akeyi na gweni?
LUMUMBA, ngugnè mavèla
O ! ngwe ! LUMUMBA (bis)
SAMORI TOURE, vó akeyi na gweni?
SAMORI TOURE, ngugnè mavèla
BEHANZIN, vó akeyi na gweni?
BEHANZIN, ngugnè mavèla
TCHAKA, vó akeyi na gweni?
TCHAKA, ngugnè mavèla
O ! ngwe ! TCHAKA (bis)
ABDEL KADER, akeyi na gweni?
ABDEL KADER, ngugnè mavèla
VAN TRÔI, akeyi na gweni?
NGUYÊN, ngugnè mavèla
CHE GUEVARA, akeyi na gweni?
CHE, ngugnè mavèla
O ! ngwe ! CHE (bis)
Wandié a dit:
« Le sang des patriotes est une semence de patriotisme »
« Le sang des patriotes … est une semence … de patriotisme … » …

Les braves des braves, où sont –ils donc partis ?
Les braves se sont transformés en écureuils volants
Les femmes, les vraies, où sont-elles donc parties ?
Les femmes, les vraies, se sont transformées en écureuils volants
Les hommes, les vrais, où sont-ils partis ?
Où sont -ils donc partis ?
Les hommes, les vrais se sont transformés en écureuils volants

Les hommes, les vrais, où sont-ils partis ?
Où sont -ils donc partis ?
Où est-il donc passé, MBOMBI ?
MBOMBI, écureuil volant
Où est-il donc passé, MATSUWA ?
MATSUWA, écureuil volant
Où est-il donc passé, KABRAL ?
KABRAL, écureuil volant
Où est-il KABRAL ? où est-il KABRAL ?

Où est-il donc passé, NZINGA?
NZINGA, écureuil volant
Où est-il donc passé, RABA?
RABA, écureuil volant
Où est-il donc passé, LUMUMBA?
LUMUMBA, écureuil volant
Où est-il LUMUMBA ? où est-il LUMUMBA ?

Où est-il donc passé, SAMORI TOURE?
SAMORI TOURE, écureuil volant
Où est-il donc passé, SAMORI TOURE?
SAMORI TOURE, écureuil volant
Où est-il donc passé, BEHANZIN?
BEHANZIN, écureuil volant
Où est-il donc passé, CHAKA?
CHAKA, écureuil volant
Où est-il CHAKA ? Où est-il CHAKA ?
Où est-il donc passé, ABDEL KADER?
ABDEL KADER, écureuil volant
Où est-il donc passé, VAN TROYE?
NGWIYEN, écureuil volant
Où est-il donc passé, CHE GUEVARA?
CHE, écureuil volant
Où est-il CHE ? où est-il CHE ?
Wandié a dit:
« Le sang des patriotes est une semence de patriotisme » (trois fois)
« Le sang des patriotes … est une semence … de patriotisme … » …

Le chant « Anome Anomie », en langue myénè « des hommes comme il faut », est un vibrant plaidoyer en faveur des combattants de la libération des peuples opprimés du monde entier et de l’Afrique en particulier. La mélodie est ainsi construite sur des phases musicales partagées entre énumération funeste et exaltation douloureuse des défenseurs de la liberté des peuples, de ceux-là morts hier, de ceux-ci partis aujourd’hui : MBOMBE, NZINGA, CABRAL, LUMUMBA, TCHAKA, BEHANZIN, ABDEL-KADER, NGUYEN VAN TROI, RABAT, MATSUA, SAMORI TOURE … Le chanteur s’interroge en fin de compte sur l’identité des futurs « grands hommes » disposés à se sacrifier pour répandre et faire prospérer leur « semence de patriotisme ».

5. Bineng

En langue ghisir, « Bineng » désigne les fourmis magnans. La chanson expose l’auditoire à la vision d’une scène qui nuit à la sacralisation de la belle-mère, à son image de pudeur incarnée. Selon le code de la tradition matrimoniale, il est en effet interdit au gendre de « regarder » ou de « toucher » sa belle-mère. Or, dans le même temps, un dicton affirme : « Si tu vois une fourmi sur le pagne de ta belle-mère secoue-le » et « Si tu vois une fourmi sur le pagne de ton ennemi, laisse-l’y ». Le chanteur imagine avec humour un scénario impossible, celui d’un beau-fils tenu de secouer le pagne de sa belle-mère afin de la préserver des piqûres des redoutables fourmis. Se pose alors un problème de mœurs, de transgression d’un interdit.

6. My’ Be Kalwa

My’ be kalwe mpoge

my’ be kalwe mpoge nt’agalwi nwombe

ayè kalwe mpoge.

Ntyo my‘ jogo se bulio n’awango, my’ be kalwe mpoge

avilavila n’orema re kamba

my‘ be kalwe mpoge

ndo ntyo my‘ akalwe mpoge, my’ be kalwa

go selio kwanga n’impoge,

okuwa g’egombe!

 

My’ be kalw’imamu

my’ be kalw’imamu nt’agalw’orowa

ayè kalw’imamu.

My’ pa bele bakun’agamba mi ngani

my’ be kalw’Imamu

fange dyuw’idyuwa s’osagala

my’ be kalw’Imamu

ndo ntyo my’akalw’imamu

my’ be kalwa go piko

nte pik’orowa

okuwa g’egombe !

 

My’ be kalw’iwowu

my’ be kalw’iwowu nt’agalwi nkondyo

aye kalw’lwowu.

Azwè g’inkondyo zwe seva zwe peka

my’ be kalw’iwowu

anto n’anome zwe dewan’idyuwa

my’ be kalw’iwowu,

ndo ntyo my‘ akalw’iwowu

iwowu kalw’onero re fem’evomo

okuwa g’egombe.

 

My’ be nogan’olando

my’ be nogan’olando nt’anogani tata

tamba ez’azeva

tata Tchandi Ngunda Getabe.

Owang’asango yavur’ibulwawulwa

my’ be nogan’olando

my’ finiza wo’ g’Awiro g’avilo mye

my’ be nogan’olando

ndo ntyo my’ anogan’olando

e be bong’inyang’inyami no mènde?

Okuwa g’egombe.

Il y a de quoi devenir sourd

Il y a de quoi devenir aussi sourd que le varan

A entendre parler les enfants

Il y a de quoi devenir sourd

Affirmer que le cœur est aphone

Il y a de quoi devenir sourd

Mais si je devenais sourd

Même les sourds mes semblables se moqueraient de moi

 

Il y a de quoi devenir muet

Il y a de quoi devenir aussi muet qu’Orowa le poisson

Je n’ai désormais aucune envie de me mêler

De ce qui ne me regarde pas

De peur d’être entraîné à une mort gratuite

A l’instar de la spathe du palmier

Il y a de quoi devenir muet

Mais si je devenais muet tel le poisson Orowa

l’on me grillerait sur la braise

Et je ne saurais alors témoigner de mon innocence

 

II y a de quoi devenir aveugle

II y a de quoi devenir aussi aveugle que

Nkondjo la chauve-souris

Qu’elle est aliénante la danse du Nkondjo

On crie, on s’envole

Mâles et femelles en oublient la mort

II y a de quoi devenir aveugle

Mais aveugle qui le devient à l’âge adulte, dit-on

Ne perd jamais de vue les principaux repères de la vie

Les étapes du chemin parcouru.

 

Il y a de quoi quitter ce monde

Il y a de quoi quitter ce monde comme le fit,

Mon père Ntchandi Ngunda Getabe

Que vienne le petit jour qui verra mon retour

Vers le séjour des Imbwiri, ma patrie

Il y a de quoi quitter ce monde

Mais après !…

Dans la chanson « My’be kalwa », le musicien endosse le rôle de griot pour chanter les tourments, la tristesse et la dureté de l’existence d’un personnage. D’une voix vibrante et profonde qu’accompagne un air raffiné, il reprend les questionnements existentiels d’un homme soucieux de conserver « les principaux repères » de sa vie. En affrontant les doutes sur sa vie, le  poète s’interroge sur la nécessité de s’enfermer dans une surdité plus avancée que celle du varan, de s’emmurer dans un mutisme obstiné comme Orowa le poisson ou de se laisser atteindre par la cécité tel Nkondjo la chauve souris. Peut-être la mort apparaît-elle comme l’unique alternative pour rejoindre son père – Ntchandi Ngunda Getabe – dans « le séjour des génies » et retrouver ainsi la joie et la sérénité dans l’au-delà : « My’ be nogan’olando / Ndo ntyo my’ anogan’olando / E be bong’inyang’inyami no mènde? ».

7. Apolongo

(On dit qu’au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Apolongo n’existait pas encore. La terre était informe et vide. Il y avait des ténèbres à la surface de la vie. Et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit ! », et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir et il y eut un matin. Et ce fut le premier jour, ajoute-t-on.)

 

Apolongo rêvait sur les bords du néant

Les ténèbres masquant les couleurs de la vie

A chaque instant il frôlait quelque chose

D’incolore, d’inodore et d’incommode

La vraie vie se dit Apolongo

Réside sans doute chez les humains.

 

Après hésitation, il prit le parti

De choisir ses parents chez les humains

La mère se mit à façonner son corps

Le père le fit naître chef d’état major

Ta fortune se dit Apolongo

Faut la saisir au vol.

 

Après hésitation, il prit le chemin

Qu’emprunte la C.I.A. tous les matins

Sans élection tu deviendrais président à vie

En échange du pétrole coûte que coûte

Tout régent se dit Apolongo

Est l’allié d’un petit réseau puissant.

 

Le dimanche suivant, il prit le palais

Chars d’assaut, sous-marins, mirages s’il vous plaît.

Mais les cadets obéissent aux aînés

Avec l’espoir un jour de les remplacer

Car au fond se dit Apolongo

Personne n’aime le rôle de second.

 

Le tribunal militaire lui laissant la vie sauve

Le mit au régime sans sel et lavage de cerveau

Piochant, bêchant, épluchant sans repos.

Pour le prix on lui remit un râteau

Jusqu’au jour où Apolongo

Fut emporté par l’amibiase.

 

L’âme d’Apolongo reprit le chemin

A travers paradis vers l’atelier divin

Sainte Madeleine lui dit, mon chéri

Dieu ne travaille plus depuis fort longtemps

Madeleine s’écrie Apolongo …

Apolongo riait sur les bords du néant,

Les ténèbres masquant les couleurs de la ‘lie

A chaque instant il frôlait l’accident .

Car au volant la vue c’est la vie

la vraie vie s’écrie Apolongo.

Réside toujours chez les humains.

« Apolongo » est un conte chanté  sur une pulsation régulière et marquée qui reprend, dans son préambule, le récit biblique de la Genèse expliquant la création du monde et de l’Homme. Le personnage éponyme, lassé de l’apesanteur et du Néant originel, fait le choix d’aller vivre sur terre chez les hommes. Façonné par sa mère, puis élevé au rang de chef d’état major par son père, Apolongo signe alors un accord avec les puissances occidentales dont les termes reposent sur le pétrole contre l’accès au pouvoir à vie. Mais cette volonté excessive de gouverner le mènera dans les geôles du pouvoir militaire à la suite d’un coup d’état raté. Il y subit la torture avant d’être contraint aux travaux forcés et de mourir à la suite de l’amibiase contractée durant sa détention. De retour au ciel, le questionnement d’Apolongo sur le sens de l’existence l’amène à prendre conscience que « la vraie vie réside toujours chez les humains ».

8. Intyayi S’arende

  • Aw’anto we !
  • wo!
  • singani nkogo !
  • yenó !
  • Anto, myè y’ayèni nwè gno nó
  • In’ !
  • Wora g’agèndi yè go sóg’ikoni n’awong’iyè
  • In’ !
  • Ayè lewagnu go bong’igóli go nkala
  • In’ !
  • Nd’iga gne re orunda nè gne re ten’ogóli
  • In’ !
  • Wora nè A Mbuku ! ma ten’ozono
  • In’ !
  • Gne we twa gno ga rwe
  • In’ !
  • Ni be tena wo
  • In’ !
  • No ga veri Wora g‘iga wógè
  • O !
  • Antwe !
  • Wo !
  • Singan’olamba !
  • Yenó !
  • G‘agèndi Wora kènda kènda kènda
  • In’ !
  • G’awomwi yè nkala ye re mbol’omwanto
  • In’ !
  • E dwan’anka
  • In’ !
  • In‘ignè n’Intiayi S’Arende
  • In’ !
  • Ni be dyène Wora, mbol’omwanto nè : « yówe, yówe, yówe m‘adeng’om‘iwami ! »
  • È è è è ? (étonnement de l’assistance)
  • G’avangini yè Wora mbora yi dèwa
  • In’ !
  • N’olèla w’ogèndó
  • In’ !
  • Wora sunge ke dèwa
  • In’ !
  • Nd’ogwèra nenge nenge, a nivi Wora e dyene nkèï rónga
  • O !
  • Ge bele bogin’ayè yenó
  • In’ !
  • Nkèï kè vó
  • In’ !
  • Bikoze, Wora nè :

«  – A m’Intiayi S’Arende ! »

  • In’ !
  • « Gna dyeno myè ogwèra »
  • In’ !
  • « Inóngó gni nkèï »
  • In’ !
  • « Vignu vignu ga oma we bele pugina myè ! »
  • In’ !
  • « A mama vóvó g’azel’igamba, mi dyena nè mèyó gnilino. Mi dwana vónó anka ! »
  • Mmm ??? (étonnement de l’assistance)

Ndo ogwèra wa zongi n’agwèr’amóri dudu k’onóngó mo

  • In’ !
  • Intsugu bi, bi, bi, Wora e dimbo a pundigo
  • In’ !
  • Wora ge kótiz’ayè Intiayi s’Arende, kótiza kótiza kótiza
  • In’ !
  • Intiayi s’Arende g’amèmi yè nè :

« Yeni onom’wami Ngodumi ayè no mèwónó, e be songaga wè ogwèra g’owèredu »

  • In’ !
  • Wora nè : « Dye, dye, dye !  Mama ngwe tata ngwe ! Mi bele figna go ng’iyami ! ».

– Ngodumi onom’wami (bis)

Wor’ivaza abulya nè : « Ogèndo e kendo kó e figno we e e e

Orem’abeli go ng’iyè oyaya ! »

  • Intiayi S’Arende omwant’wami (bis)

Myè Ngodumi my’abulya nè

Ogèndo e kendo kó e figno we e e e

Nd’omwana g’alungo dyano re oyaya.

  • Ngodumi onom’wami (bis)

Wor’ivaza abulya nè : « Ogèndo e kendo kó e figno we e e e »

Nd’omwana adyano we oyaya

  • Intiayi S’arende omwant’wami (bis)

Wugna myè Wor’ivaza nè ogèndo e kendo kó e figno we e e e

Ndo omwana g’alungo dwane re oyaya

  • Ngodumi onom’wami (bis)

Wor’ivaza abulya nè ogèndo e kendo kó e figno we e e e

Omwana apungu’intyantyè we oyaya

  • Intiayi S’arende omwant’wami (bis)

Wugna myè Wor’ivaza nè ogèndo e kendo kó e figno we e e e

Omwana g’alungo kambe re oyaya

  • Ngodumi onom’wami (bis)

Wor’ivaza abulya nè ogèndo e kendo kó e figno we e e e

Omwana aman’aguga oyaya

  • Intiayi S’arende omwant’wami (bis)

Myè Ngodumi my’abulya nè

Ogèndo e kendo kó e figno we e e e

Wora ko figna go ng’iyè.

Wora mw’omwan’iwè kè vindinye. Ayè lya lya lya

Pindi pindi mboga mboga, pindi pindi mboga mboga

Saso go Ngaba, g’osèngè wi mong’adyuwi.

Tatata mè gónó n’Ekadingè, ognamb’onèró wi mbuwe.

Ekadingè nè : « O ! ngwe ! Wora, w’awieni ni mpèmba we figna ni mpèmba.

Ngaba re ntchó a w’abomwa yè awè re to figna.

Ndo go ndwan’iyó mbya, zwé p’awè mpónó

ye figna na wè g’osèngè wi rer’iyó ni ng’iyó ».

Azwè re be to dave ga nkogu, ndo ntenaga nè

Wora ni be sazuna g’osèngè, gnónó range

Isuwa gn’ayindo go sangily’ayè

Gere Yèno gunó ayè n’ayè kè k’asiwa g’apilo no Wora

Nd’anwè mamè ne re fema esaramayamba zi Yeno, omwant’omóri.

Myènè myènè ni azwa dirinya re na vónó go nènó …

  • Femmes !

– Oui !

Acceptez ce conte

– D’accord !

  • Moi qui l’ai vue pour vous
  • Oui !
  • Wora, quand elle s’est rendue en forêt

Avec ses frères et sœurs pour casser du bois

Voilà qu’elle a oublié de prendre avec elle

Les cordes servant à attacher son bois

Mais dans cette forêt, il est interdit de couper la moindre corde

Wora, désinvolte, se dit advienne que pourra.

A peine avait-elle coupé la corde

Wora disparut dans la forêt aux fauves

 

  • Femmes !
  • Oui !
  • Acceptez ce conte
  • D’accord !
  • C’est ainsi que Wora marcha longtemps, longtemps, longtemps

Ainsi, elle parvint à la demeure d’une vieille dame

Qui vit là seule

Son nom est Intiayi S’Arende

A la vue de Wora, la vieille dame laissa éclater sa joie :

« Merci, merci, merci, j’ai trouvé une compagne ! »

  • Comment ça ? (doute de l’assistance).
  • Elle se mit aussitôt à dresser un lit à Wora pour le coucher

Fatiguée par la longue marche,

Wora ne tarda pas à aller se coucher.

Mais voilà qu’au beau milieu de la nuit

Wora ressentit un froid étrange l’envahir.

Elle s’apprêtait à crier quand le froid disparut soudainement.

Le lendemain matin, Wora dit :

 « Maman Intiayi S’Arende, ce que j’ai ressenti cette nuit : un froid étrange.

C’est comme si quelqu’un voulait monter sur moi !».

Intiayi S’Arende, sans accorder quelque importance  à cette révélation, s’empressa de dire :

«  Cela est sans importance,  je pense que ce n’est qu’un mauvais songe.

Je vis ici en solitaire ! ».

  • Humm ? (étonnement, doute de l’assistance).

 

  • Mais la nuit suivante, tout comme les nuits qui ont suivi,

Ce fut la même scène.

Jour après jour, Wora se surprit enceinte

Wora interrogea Intiayi S’Arende à maintes reprises.

Intiayi s’Arende a fini par avouer:

« Oui, c’est effectivement mon mari Ngodumi qui vient ainsi te visiter chaque nuit ».

La réaction de Wora, horrifiée, fut spontanée pour appeler son père et sa mère au secours :

« Je veux retrouver ma mère ! ».

S’ensuit alors un échange entre Intiayi S’Arende et Ngodumi :

« – Ngodumi, mon mari (bis)

Wora la jumelle dit qu’il n’y a pas de voyage sans retour. Son cœur a soif de sa mère.

  • Intiayi S’Arende, ma femme (bis)

         Moi, Ngodumi j’ai dit qu’il n’y a pas de voyage sans retour, mais à condition que naisse d’abord l’enfant.

  • Ngodumi, mon mari (bis)

Wora la jumelle dit qu’il n’y a pas de voyage sans retour. Mais Wora a déjà mis l’enfant au monde.

  • Intiayi s’Arende ma femme (bis)

Dis à Wora la jumelle qu’il n’y a pas de voyage sans retour, mais l’enfant doit d’abord s’asseoir

  • Ngodumi, mon mari (bis)

Wora la jumelle dit qu’il n’y a pas de voyage sans retour, l’enfant commence à se mettre debout

  • Intiayi s’Arende ma femme (bis)

Dis à Wora la jumelle qu’il n’y a pas de voyage sans retour, que l’enfant dise ses premiers mots

  • Ngodumi, mon mari (bis)

Wora la jumelle dit qu’il n’y a pas de voyage sans retour, l’enfant a grandi

  • Intiayi s’Arende ma femme (bis)

Dis à Wora la jumelle qu’il n’y a pas de voyage sans retour, Wora peut désormais repartir chez ses parents. »

 

Wora, sans plus attendre, s’empara de son enfant

Et marcha longtemps, longtemps, longtemps.

A travers plaines et forêts,

Elle parvint à Ngaba – le séjour des morts.

Elle fit une rencontre inopinée avec Ekadingè

Le plus ancien de nos ancêtres.

Ekadingè manifesta son allégresse en voyant Wora et lui dit :

« Que la chance qui t’a amenée vers nous te raccompagne ! 

 La loi de Ngaba est telle que si tu y rentres, tu n’en ressors pas.

Mais pour ta bonne conduite, nous te montrons le chemin du retour

Chez ton père et ta mère ».

 

Pour couper court, il faut dire que dès que Wora fut aperçue à l’entrée du village,

ce fut une grande joie pour accueillir son retour et celui de son enfant.

Quant à Yeno, qu’elle fasse également le parcours fait par sa sœur !

Vous n’ignorez rien des agissements de la fofolle de Yeno.

« Intiayi S’Arende » est un extrait de conte dit par la mère du chanteur – Madame Igongo-Nyi Ngwanga N’Eteno. En effet, au cours d’une excursion en forêt avec ses frères et sœurs, une belle jeune fille nommée Wora, jumelle, transgresse un interdit par insouciance : celui de couper une liane pour attacher les fagots de bois. Egarée en forêt, elle marche alors longuement jusqu’à la demeure d’une femme d’un certain âge (Intiayi S’Arende) vivant en ermite avec son vieux mari  Ngodumi. Aussitôt, la vieille dame offre l’hospitalité à la jumelle. Mais la première nuit et les nuits suivantes, Wora ressent une présence masculine sur elle. La jumelle confie alors à son hôte ses sensations nocturnes. Malgré les assurances de la vieille dame, Wora découvre avec stupeur qu’elle attend un enfant du vieux Ngodumi: horrifiée, elle supplie le couple de la libérer pour rejoindre sa mère. Mais le vieux mari va user de ruse pour garder Wora auprès d’eux : la captive est contrainte d’attendre la naissance de l’enfant, puis ses premiers pas. Ngodumi finit par céder aux suppliques de Wora portées par Intiayi S’Arende ; la jumelle s’empresse alors de s’enfuir avec son enfant et parvient à Ngaba – « le séjour des morts » d’où les mortels ne reviennent jamais. Elle y rencontra Ekadingè – l’ancêtre mythique. Celui-ci, tout à la joie des retrouvailles avec Wora, lui donnera la bénédiction de retourner chez elle en guise de récompense pour sa « bonne conduite » et son obéissance. Mais la patience de Wora sera de nouveau mise à l’épreuve sur le chemin du retour : elle rencontre deux genoux, deux yeux, puis deux oreilles qui se battent, et elle a la patience de les séparer.  Elle finira par vivre la joie des retrouvailles avec ses parents. La fable s’achève sur la malédiction de Yèno – la jumelle de Wora – , esprit du mal qui, n’ayant pas la même patience et délicatesse face aux épreuves, est condamné à vivre à Ngaba.

9. Owende

Ovorovoro !

A w’intyo ndyenaga

 Owènd’ompolompolo we dyeno zwè g’Afrika

Vis’ebo

Wolo! wolo ! wolo! Owèndè wa w’amani re

Yowé …

Ndo zin’emama !

 

Ovorovoro!

Aw’ogwana ntyambu-mbwa

Owènd’ompolompolo we dyeno zwè g’Afrika

Vis’ebo .

Wolo ! wolo ! wolo ! Owèndè w’amani re

Yowé …

Ndo zin’emama !

 

Ovorovoro !

Aw’oroyi ewolu ‘

Owènd’ompolompolo we dyeno zwè g’Afrika

Vis’ebo

Wolo ! wolo ! wolo ! Owèndè w’amani re

Yowé ..,

Ndo zin’emama!

Hourrah !

Toi l’œil quand tu as vu

Eh ! bien c’est que tu as vu …

Hourrah !

Toi qui as vu tant d’oppression sur la terre

Réjouis-toi avec nous aujourd’hui:

Bravo ! bravo! bravo.

Enfin l’oppression prend fin … bravo!

Mais, regarde bien, nous avons à notre tête

Un monstre.

 

Hourrah!

Toit la bouche, chaque fois que tu as pu,

Tu as dénoncé à haute voix l’oppression sur

La terre Africaine depuis des générations

Chante avec nous aujourd’hui:

Bravo! bravo! bravo !

Enfin l’oppression prend fin, bravo !

Mais, crie-le, nous avons à notre tête

Un monstre.

 

Hourrah !

Toi l’oreille, toi qui as toujours été attentive

Aux cris de détresse du peuple opprimé d’Afrique

Entends ce jour la clameur populaire :

Bravo! bravo ! bravo!

Enfin l’oppression prend fin, bravo l

Mais, écoute bien, nous avons à notre tête

Un monstre.

« Owendè », ou oppression en français, est un poème composé de trois strophes d’inégale répartition. Chaque strophe s’ouvre sur l’interjection « Hourrah ! », expression du cri d’allégresse et d’acclamation des peuples africains qui se réjouissent de s’être libéré du joug colonial. Ces moments jubilatoires s’accompagnent d’une explosion des sens : désormais, l’œil est capable de discerner, la bouche peut dénoncer l’oppression et l’oreille entend la conscience du peuple. Cependant, cette atmosphère de liesse populaire atteint ses limites au moment du constat brutal de la dérive des Etats africains avec à leur tête des « monstres » locaux dont les régimes politiques reposent sur la terreur et la répression permanentes : « Wolo ! wolo ! wolo ! Owèndè w’amani re / Yowé … / Ndo zin’emama! ».

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